Le journaliste Kevin Donovan du Toronto Star ne laisse décidément aucun répit à la La Passerelle I.D.É et à sa directrice générale, Léonie Tchatat. La quotidien révèle aujourd’hui que le gouvernement fédéral a accordé à l’organisme une subvention de 1,5 million $ (dont 400 000 $ ont jusqu’à présent été remis) pour un programme qui n’a jamais existé.
En effet, malgré son mandat centré sur le développement professionnel des immigrants, La Passerelle I.D.É a curieusement reçu cet appui du Fonds d’action en prévention du crime qui relève du ministère de la Sécurité publique. La subvention était destinée à aider les travailleuses du sexe à se sortir de ce créneau et à réintégrer la vie en société et c’est à ce chapitre que l’organisme de Mme Tchatat avait reçu cet argent. Or, rien de tout cela n’a été fait et, selon le Star, La Passerelle I.D.É aurait plus tard justifié cette subvention aux fonctionnaires du ministère en leur expliquant que l’argent servait à aider des femmes vivant de « prostitution informelle ». Ce concept vague réfère, selon l’organisme, aux femmes dépendant financièrement d’un ou de plusieurs hommes pour subvenir à leurs besoins.
Or, le programme de La Passerelle I.D.É dans lequel étaient engloutis les centaines de milliers de dollars reçus du gouvernement n’aurait accouché, en deux ans, que de trois activités dont le coût total ne se serait élevé qu’à 5000 $. Qui plus est, le programme, nommé Sans visage, ne faisait aucune mention de prostitution ou d’abus de quelque nature que ce soit à l’endroit des femmes dans son matériel promotionnel, et pour cause : il ne s’agissait que de séances de réseautage et de développement personnel autour d’un repas. Les participantes interviewées par Kevin Donovan, toutes des professionnelles sans aucun lien avec l’industrie du sexe, étaient d’ailleurs choquées d’apprendre qu’elles avaient servi de justification à l’existence d’un programme sensé aider les prostituées.
Les langues se délient de plus en plus chez ceux qui ont gravité autour de La Passerelle I.D.É, y compris d’anciens employés. Le Toronto Star, qui semble aussi être en contact avec une ou plusieurs personnes travaillant toujours auprès de Léonie Tchatat, dit continuer à enquêter sur tous les programmes de l’organisme.