Didier Leclair était à la Bibliothèque de référence, le lundi 18 septembre, pour une présentation sur la littérature franco-ontarienne et pour parler de sa carrière.
Né au Canada de parents rwandais, Didier Leclair est retourné, vers l’âge de 2 ans, vivre en Afrique avec sa famille. C’est à l’âge de 19 ans qu’il décide de revenir seul au Canada pour y faire ses études à l’université Laurentienne de Sudbury. De là, il s’installe à Toronto et décide d’y rester.
Ayant tenté de se faire publier en France et au Québec sans succès, c’est en Ontario qu’il trouve preneur et publie tous ses livres. Il se dit Franco-Ontarien et éprouve un fort attachement à cette province. Aujourd’hui, Didier Leclair a publié huit livres et a reçu des prix, dont le prix Trillium pour son premier roman Toronto, je t’aime.
Dans ses ouvrages, il parle de sujets qui le passionnent, dont le jazz comme dans son dernier livre Le bonheur est un parfum sans nom. Il a aussi traité de l’immigration et de la « deuxième naissance ». D’après l’auteur, l’être humain a deux naissances : celle qui nous met au monde et la naissance que l’on choisit. « On a tous le choix de revivre une seconde fois », affirme Didier Leclair.
L’auteur est également un fervent défenseur de la littérature franco-ontarienne et a partagé quelques dates clés au cours d’une conférence. C’est seulement en 1973 qu’est créée la maison d’édition Prise de parole, plus vieil éditeur de l’Ontario francophone.
« Les Franco-Ontariens ont un moyen de s’exprimer, sans passer par le Québec », dit-il. D’autres maisons d’édition suivront, mais la quantité reste faible et il n’y a guère d’institutions dans la province qui permettent aux auteurs francophones d’être considérés comme « des écrivains du centre ».
Il s’en explique ainsi. Il n’existe pas beaucoup de médias francophones, de centres culturels et de librairies de langue française en Ontario. Les endroits de diffusion pour les personnes de lettres sont donc peu nombreux et la littérature franco-ontarienne est peu visible « et semble disparaître, et certains pourraient penser qu’elle est inexistante ou mourante ».
« Nous sommes des écrivains de la marge », indique Didier Leclair. Mais ce n’est pas le cas, la « littérature franco-ontarienne est bien vivante » se réjouit-il.
Et pour lui, l’un des moyens de survie de la littérature franco-ontarienne est « l’université de demain, qui va se tourner vers l’avenir. Elle est la voie à suivre pour les écrits minoritaires. Pour qu’ils survivent, il faut innover, faire en sorte que l’on utilise les nouveaux mediums, les nouveaux moyens », déclare l’homme de lettres. Le ton est donné!
Une soirée bien remplie, un public conquis. L’auteur a vendu et signé quelques livres à la fin de sa présentation. Quel succès pour Didier Leclair!