L’Alliance française de Toronto vient de recevoir un cadeau particulièrement inattendu : une trentaine de tableaux du peintre canadien York Wilson. Une collection de valeur que le personnel s’est empressé d’accrocher aux quatre coins de l’établissement. Afin de rendre hommage comme il se doit à cet acte de générosité pour le moins exceptionnel, une visite était organisée dans les locaux de l’Alliance, le mardi 30 juin, en présence de Barbara Mitchell, directrice de la Fondation York Wilson.

Une trentaine de personnes avait fait le déplacement et ont arpenté les couloirs afin de découvrir les œuvres de ce peintre amoureux de Paris, où il a passé de nombreuses années. Mme Mitchell commentait chaque tableau en rappelant l’historique et les influences du créateur, dans un esprit de partage désintéressé suffisamment rare pour être souligné. « C’est elle qui a pris l’initiative de nous donner 30 tableaux, en raison de leur influence francophone, explique la directrice culturelle Patricia Guérin. Elle voulait que les œuvres soient vues. »

D’abord intéressé par l’art figuratif, après la Seconde Guerre mondiale, M. Wilson s’est peu à peu tourné vers l’abstrait lors de son arrivée dans la capitale française. Décédé en 1984, il laisse derrière lui d’imposantes réalisations notamment des murales au Sony Centre de la Ville reine ainsi qu’à la bibliothèque McGill de Montréal. « C’est un vrai plaisir que d’accueillir ces œuvres, poursuit Mme Guérin avec contentement. Il faut se rendre compte que ce sont des œuvres chères. C’est un énorme cadeau dont il faut savoir s’occuper. »

Barbara Mitchell ne tarit pas d’éloges sur le talent de l’artiste et conte son affection pour Paris : « Je les ai données car York avait une expérience intense avec Paris où il avait du succès. C’était l’un des premiers à explorer l’abstrait, c’était un Canadien influencé par des peintres parisiens. Ce don est un honneur, une satisfaction, une belle émotion. » Aux deux grandes influences artistiques du XXe siècle, new-yorkaise et parisienne, le peintre a choisi l’Europe qu’il a visitée et revisitée. Marquant sa différence avec le Club des 7, il reste à ce jour l’un des peintres les plus connus sur le plan national.

« Une exposition verra peut-être le jour avec toutes les œuvres réunies, conclut la directrice culturelle. Peut-être à l’occasion de l’anniversaire de sa mort ». Une surprise d’envergure pour l’Alliance française, qui semble déterminée à tirer le meilleur de ce que la collection a à offrir.

Photo: Barbara Mitchell parle des oeuvres de York Wilson aux intéressés