La formation musicale franco-ontarienne Ariko a pu tester le samedi 15 juillet, devant le public du Festival du loup à Lafontaine, la popularité de son nouvel album Portrait de famille, avant d’investir, le lendemain la scène du Centre Harbourfront, à l’occasion du Festival Shield to Shore.
Un bain de foule synonyme de grand retour pour les sœurs Lefaive qui forment avec leurs parents un groupe familial peu ordinaire, né en 2003 à Tiny. « Depuis la sortie de La Première Récolte en 2010, nous avions hâte de nous replonger dans le processus créatif, avoue Kelly Lefaive. Tout le monde a participé à l’écriture. Ces dernières années, nous avons chacune consacré notre énergie à nos études, reléguant la musique au second rang pour ne jouer que l’été dans les festivals. Aujourd’hui, nos études sont achevées et nos parents débutent leur retraite. Toutes les planètes sont alignées pour faire de la musique notre priorité numéro un. »
Populaire dans sa communauté, Ariko a grandi lentement mais sûrement, se produisant sur des scènes réceptives aux talents, que ce soit au festival folk Mariposa (Orillia), au Spectacle de la solidarité franco-ontarienne (Ottawa), au Musée de la civilisation (Québec) ou aux Jeux PanAm au Centre Harbourfront (Toronto).
Leurs compositions originales combinant des mélodies celtiques, des rythmes zydeco louisianais et des textes en français inspirés des contes bretons n’ont pas laissé indifférents samedi dans leur village natal de Lafontaine comme dimanche à Toronto où deux des sœurs ont élu domicile.
Laissant libre cours à leurs violons et à leurs harmonies envoûtantes Nicole, Jill, Kelly (voix et violons) et leurs parents Louis (clavier) et Laura (basse) ont livré des concerts énergiques, portés par le public.
« Au Festival du loup, nous étions dans notre communauté, poursuit Kelly Lefaive. Nous y allons depuis que l’on est toute jeunes et nous y avons joué à plusieurs reprises. En revanche, se retrouver en tête d’affiche devant ceux qui nous ont soutenues depuis le début, a décuplé notre motivation.
« À Toronto au bord du lac Ontario, c’était une fête extraordinaire avec des gens de toute sorte, certains venus par hasard qui se sont pris au jeu des chansons à répondre et de la danse. On ne pouvait pas rêver mieux pour partager cet album. Faire entendre la musique franco-ontarienne en cette année du 150e anniversaire de la Confédération apporte une saveur supplémentaire. »​
« Ariko est une allusion à notre nom de famille Lefaive et à la graine du haricot, la fève. Ce mot désigne aussi les trois sœurs (la courge, le haricot et le maïs) des Premières Nations qui peuplaient notre région natale. Cela signifie enfin zydeco en langue cajun, un genre musical créole né en Louisiane et dont les rythmes nous inspirent. Tout cela faisait sens avec notre identité familiale et musicale », confient les sœurs Lefaive dont l’album devrait récolter les éloges.

Photo : Tête d’affiche du Festival du loup, Ariko a livré un concert énergique à Lafontaine, village natal de la famille Lefaive.