C’est un webinaire à l’utilité indiscutable qu’a offert le 12 mai dernier la Bibliothèque publique de Toronto (TPL) en partenariat avec le projet AlphaNumérique et la Fédération professionnelle des journalistes du Québec. En effet, intitulé « 30 secondes avant d’y croire : introduction aux fausses nouvelles », cet atelier gratuit met l’accent sur ces informations inventées de bout en bout qui prennent l’apparence de vraies nouvelles dans le but de nuire et que sont les fakes news.

Le sujet est d’autant plus intéressant que le phénomène n’a eu de cesse de prendre de l’ampleur, surtout durant la crise sanitaire causée par le coronavirus, allant parfois jusqu’à transformer le paysage de la communication tout en impactant la crédibilité du vrai journalisme, celui qui respecte l’éthique, la déontologie du métier et le consommateur de l’information par-dessus tout.

Pour apprendre à démasquer et contrecarrer ces pratiques qui touchent jusqu’aux sphères dirigeantes de la planète, à l’image de l’ex-président américain, Donald Trump, la TPL a fait appel à Johanne Fournier, journaliste-photographe, correspondante dans l’Est-du-Québec pour Le Soleil et membre de l’Association des journalistes indépendants du Québec.

Ainsi, la consœur explique que « les fausses nouvelles ne sont pas arrivées avec les réseaux sociaux, elles existaient bien avant, mais elles ont atteint une dimension inédite pendant la pandémie ».

Mieux que cela, « les fausses nouvelles voyagent six fois plus vite que les vraies nouvelles » et « 60 % des liens partagés sur les réseaux sociaux n’avaient même pas été ouverts. » Inquiétant! Très inquiétant!

Heureusement, des petits réflexes livrés par la journaliste permettent de séparer le bon grain de l’ivraie. On retiendra le plus efficace d’entre eux, à savoir « Identifier la source », ne serait-ce que « 30 secondes avant d’y croire ».

Pour cela, et contrairement à ce que l’on pourrait croire, quatre vérifications faciles sont à préconiser : l’existence ou pas du nom du média derrière l’article ou la vidéo en question, le nom du journaliste, la date de publication ainsi que l’adresse URL qui doit correspondre au média présumé.

À les appliquer, ces simples réflexes peuvent identifier le mal avant de le partager, parce qu’en attendant une législation pénale rigoureuse contre les auteurs de tels faits, lutter contre la désinformation reste l’affaire de tous.  

SOURCE – Soufiane Chakkouche