Le Métropolitain

Kuumba : un festival moderne bien enraciné dans la Ville reine

Du 1er février au 1er mars, le festival Kuumba bat son plein au centre Harbourfront. Comme les francophones ont leurs propres activités et célébrations, ce nom n’est pas familier à bon nombre d’entre eux. Pourtant, Kuumba passe cette année le cap des 25 ans, ce qui en fait la plus ancienne célébration du Mois de l’histoire des Noirs à Toronto à être toujours en activité.

Événements payants et gratuits se côtoient au calendrier de ce festival qui, cette année, s’est donné pour thème d’examiner le passé par le biais de l’expression culturelle, les rituels et les objets symboliques tout en réinventant l’identité à l’aide des arts, de la culture et de l’éducation. Un vaste programme donc, qui tire dans toutes les directions et qui, par conséquent, est susceptible d’intéresser bon nombre de gens et à plus forte raison ceux intéressés par les arts.

Ainsi, les amateurs de théâtre pourront assister à 1994, une pièce sur le thème de l’amitié et des changements d’époques. Ceux intéressés par les films expérimentaux ou la danse contemporaine pourront rencontrer Jon Boogz et Lil Buck, deux artistes qui se font une spécialité de combiner ces disciplines et qui présenteront quelques-unes de leurs créations. Sur une toute autre note, D’Wayne Edwards, fondateur de PENSOLE, une académie consacrée au design des chaussures et qui travaille en partenariat avec Foot Locker, Asics et Adidas, viendra offrir des ateliers pour s’initier à ce savoir-faire peu connu.

D’autres activités sont au programme de même que des expositions parfois surprenantes. Il en est ainsi de Building Black : AMORPHIA, de l’artiste visuel Ekow Nimako, qui présente huit sculptures sur le thème de la culture africaine fabriquées avec plus de 50 000 blocs Lego. De leur côté, les photographies « afrofuturistes » d’Adeyemi Adegbesan mettent en scène, dans Ascension Tech, un monde dont les personnages sont guidés par leur héritage culturel marié à la technologie. Autre exemple : la murale de Krystal Ball intitulée Black Diamond explore, avec une pointe de surréalisme, le passé troublé des peuples noirs et leur cheminement vers la liberté.

D’autres expositions figurent à la programmation qui peut être consultée sur le site web du centre Harbourfront.

Le festival Kuumba n’est certes pas le seul événement annuel reposant sur les cultures issues de l’Afrique et des Caraϊbes, ni non plus la seule occasion de se réunir dans le cadre du Mois de l’histoire des Noirs, mais il s’agit sans aucun doute d’une des meilleures occasions d’être en contact avec les artistes noirs les plus avant-gardistes.

Au recensement de 2016, 8,9 % des résidents de Toronto se sont identifiés comme Noirs. Kuumba offre donc une fenêtre originale sur la culture d’une part grandissante de la population de la Ville reine.

PHOTO: When The Fam Lose Faith Hold Them Up (2020) d’Adeyemi Adegbesan

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