À l’approche des élections provinciales le 7 juin prochain, la première ministre de l’Ontario a procédé à un remaniement ministériel sensé redonner un nouveau souffle à un gouvernement en place depuis 15 ans. Kathleen Wynne a annoncé la composition de ce cabinet à saveur électorale le 17 janvier.

L’exercice était attendu, considérant le départ annoncé de certains membres du gouvernement. Avec 13 femmes sur les 29 députés formant le Conseil des ministres (première ministre incluse), le gouvernement a voulu s’approcher de la parité et sans doute jouer sur le retour des thématiques féministes dans l’actualité.

C’est l’entrée au cabinet de trois nouvelles recrues qui a fait augmenter la proportion féminine dans l’équipe ministériel : Nathalie Des Rosiers (Ottawa) est devenue ministre des Richesses naturelles et des Forêts, Harinder Malhi (Brampton) ministre de la Condition féminine et Daiene Vernile (Kitchener) ministre du Tourisme, de la Culture et du Sport. Toutes en sont à leur premier mandat.

La nécessité de mettre de l’avant de nouveaux visages justifie pour beaucoup la promotion de ces trois dames. Qui plus est, deux d’entre elles représentent des circonscriptions où la lutte pourrait être serrée, d’où la tentation à laquelle a succombé Mme Wynne de leur donner davantage de visibilité.

Seule Mme Des Rosiers n’est pas en danger. Ancienne doyenne de la Faculté de droit de l’Université d’Ottawa, sa nomination au cabinet était attendue par plusieurs mais certainement pas comme ministre des Richesses naturelles. L’expertise de Nathalie Des Rosiers se situant surtout en droit constitutionnel et en droit des femmes, le seul lien tangible entre ses nouvelles fonctions et son parcours professionnels réside dans son travail à la Commission d’appel de l’environnement de l’Ontario où elle a siégé pendant 13 ans.

Cinq ministres se sont fait confier de nouvelles fonctions. Indira Naidoo-Harris (Halton) est devenue ministre de l’Éducation en plus de conserver ses fonctions de ministre responsable de la Petite enfance et de la Garde d’enfants. Steven Del Duca (Vaughan) est devenu ministre du Développement économique et de la Croissance alors que le portefeuille dont il avait jusque-là la responsabilité, celui du ministère des Transports, a été confié à Kathryn McGarry (Cambridge) qui était quant à elle ministre des Ressources naturelles.

Eleanor McMahon (Burlington) s’est vue retirer le ministère du Tourisme pour devenir plutôt présidente du Conseil du Trésor et ministre responsable de l’Action pour un gouvernement numérique. Quant à Mitzie Hunter (Toronto), elle hérite d’un poste dans la continuité de ce qu’elle faisait déjà, l’ancienne ministre de l’Éducation devenant ministre de l’Enseignement supérieur et de la Formation professionnelle.

Au cours de l’hiver et du printemps, les cadeaux et les belles promesses vont pleuvoir sur les Ontariens. Peu de projets nouveaux devraient cependant être mis en chantier, l’heure étant plutôt au bilan pour tous les partis mais surtout les libéraux qui devront défendre le leur.

PHOTO: Une portion de la façade du parlement à Toronto