Il est facile d’oublier que les parents constituent une composante majeure du système scolaire, autrement indissociable du personnel enseignant et du quotidien à l’école. Pourtant, comme le rappelle l’organisme ontarien Parents partenaires en éducation (PPE), ils sont les premiers éducateurs et, à ce titre, ont des droits et intérêts à défendre et des responsabilités à remplir. Dans un cas comme dans l’autre, PPE les aide à relever le défi de l’instruction en français en milieu minoritaire.
Le 31 août dernier, l’organisme accueillait dans ses rangs sa nouvelle directrice générale, Julie Béchard.
Depuis longtemps résidente du nord de la province, Mme Béchard a d’abord fait carrière dans le domaine de la santé mentale avant de passer à celui des services aux femmes, en particulier à titre de directrice générale du Centre Passerelle, un organisme qui se consacre à la lutte aux agressions sexuelles et à la violence conjugale. Elle a aussi été la première directrice générale de Centre de santé communautaire de Timmins.
Ses engagements divers lui ont valu plusieurs distinctions. Le ministère du Procureur général de l’Ontario lui a remis, en 2011, le Prix de distinction pour les services aux victimes et, en 2017, elle a été mise en nomination pour le Prix de la première ministre en service communautaire. Elle figure également, depuis l’an dernier, au Mur de la renommée de la Ville de Timmins consacré aux activistes des droits de la personne.
« Le fil conducteur de ma carrière, ce sont les services en français », commente la principale intéressée. Cela dit, faire le saut du domaine de la santé à celui de l’éducation ne représente-t-il pas une transition pour le moins drastique, un changement complet de champ d’activité? « Je n’ai jamais eu froid aux yeux, répond Julie Béchard. J’aime beaucoup la nouveauté. »
PPE a ses bureaux à Ottawa mais la nouvelle directrice générale travaille pour le moment de chez elle, à Timmins. Il ne s’agit pas seulement d’une conséquence de la COVID-19 : « Cette pandémie nous a donné l’opportunité d’évoluer comme société au niveau des plateformes virtuelles », estime Mme Béchard. Elle considère que, pour les employés d’un organisme d’envergure provinciale tel que PPE, apprendre à travailler à distance plutôt que de se rassembler dans un bureau particulier permettra de diminuer la propension à fonctionner en silo et assurera une meilleure représentation du territoire couvert.
Julie Béchard prend les rênes de PPE avec déjà certaines idées en tête. Ainsi, comme la pandémie n’a pas dit son dernier mot, briser l’isolement des parents ayant peu ou pas accès à la technologie numérique fait partie de ces nécessités urgentes identifiées.
Qui plus est, la directrice générale n’entend pas administrer l’organisme sans la contribution des membres qu’elle prévoit d’ailleurs sonder sous peu sur ce que devraient être les priorités de PPE en ce qui touche aux besoins rencontrés partout en Ontario. « La consultation va se transformer en concertation puis en mobilisation », laisse entrevoir Mme Béchard.
Se disant bien entourée et ravie de l’accueil qu’elle a reçu, Julie Béchard, manifestement enthousiaste, entreprend ses nouvelles fonctions avec du pain sur la planche : bien des turbulences ont marqué le milieu de l’éducation cette année et elles n’ont pas fini d’avoir un impact sur les parents.