Le vendredi 12 novembre s’est tenue l’inauguration de l’Université de l’Ontario français, la première institution universitaire franco-ontarienne gérée par et pour les francophones de la province. C’est un projet qui remonte à 50 ans de revendications langagières.

« J’aimerais partager la joie et l’excitation que je ressens présentement, C’est véritablement l’aboutissement de décennies de revendications », affirme la ministre des Affaires francophones, Caroline Mulroney.

La nouvelle ministre des Langues officielles, Ginette Petitpas Taylor, a pris la parole en déclarant que c’est un grand jour pour la vitalité de la francophonie canadienne. « Nous avons finalement une institution autonome par et pour les francophones au cœur de l’Ontario. Votre lutte a été importante. »

Les souhaits pour l’UOF se font nombreux. Les gens ont hâte de voir non seulement le parcours éducationnel de l’institution, mais aussi son aspect mobilisateur de la communauté, sa continuité dans ses approches novatrices et sa force collaboratrice.

Jill Dunlop, ministre des Collèges et Universités, mentionne la croissance des francophones de 6,7 % entre 2006 et 2016. « L’UOF rejoint 10 autres institutions francophones ou bilingues de la province qui offrent environ 400 programmes d’études francophones et bilingues pour desservir notamment quelque 1,5 million de membres de l’Ontario français. »

Selon Carol Jolin, président de l’Assemblée de la Francophonie de l’Ontario, « cette institution est un moteur important au sein d’un réseau indispensable [de l’éducation francophone]. »

Lorsque la présidente du conseil de gouvernance de l’UOF, Dyane Adam, se lève pour prendre la parole, c’est sous un tonnerre d’applaudissements qu’elle se rend au podium. Elle a joué un rôle absolument crucial dès les débuts du projet. « Je suis reconnaissante aux étudiants de la première cohorte qui ont choisi de faire confiance à cette université alors qu’ils n’avaient pas de repère historique ou même physique », affirme-t-elle. Elle précise aussi que la construction des locaux, du début à la fin, a été réalisée en pleine pandémie tout en respectant échéances et budgets.

Sur les murs de l’UOF se trouve une murale de l’artiste visuelle Mique Michelle. « C’était vraiment très spécial d’être entre ces murs, d’être sur ces murs », s’exclame-t-elle, émue. Au cours de l’inauguration, l’Autochtone Makhena Rankin-Guérin a fait une prestation de la danse du cerceau.

Pour sa part, Paul Rouleau, premier chancelier de l’UOF, espère que d’ici la fin de son mandat, l’université sera un gage de qualité et un outil indispensable au rayonnement francophone.

« Ce sont les petits mots de l’Article 23 de la Charte canadienne qui nous confèrent la charge de nos établissements éducationnels. Gérer par nous, pour nous. La mise en place d’institutions langagières est critique pour une minorité afin d’ancrer sa langue et sa culture », déclare-t-il.

C’est le cœur en fête qu’ont célébré tous les partenaires et membres de la communauté franco-ontarienne qui ont mené à l’inauguration officielle de l’Université de l’Ontario français.

PHOTO – Dyane Adam coupe le ruban symbolique marquant l’inauguration officielle de l’Université de l’Ontario français.