Beaucoup d’évènements dans la communauté francophone ont célébré la journée internationale de la femme et, le 10 mars, c’était au tour de The Afropolitan Week of Fashion and Arts, Perle Noire Entertainment et du Collège Boréal.
Ce fut le moment pour toutes ces femmes de créer des liens et de discuter ouvertement de leurs parcours. « On célèbre la femme dans toute sa splendeur », a lancé Loanna Thomaseau, l’une des deux organisatrices de l’activité.
Pour mieux se connaître, les femmes ont d’abord répondu aux trois questions suivantes : quelles sont les qualités que vous admirez chez la femme ; nommez une difficulté à laquelle la femme fait face et que changeriez-vous si vous étiez une femme de pouvoir ?
À la première question, certaines femmes ont répondu « force et persévérance ». À la deuxième, une des femmes a mis « non-reconnaissance des qualités et des talents » mais ce qui est revenu le plus souvent est la sous-évaluation des salaires des femmes. À la troisième question, les femmes ont indiqué que si elles avaient le pouvoir elles changeraient l’inégalité salariale qui existe encore en 2018.
Suite à cet exercice, Fayza Abdallaoui, entrepreneure et présidente du conseil d’administration du MOFIF est intervenue pendant une trentaine de minutes et a parlé de son parcours personnel et professionnel. Immigrer n’est pas une chose facile et Fayza Abadallaoui le sait bien. Installée au Canada depuis quelques années avec sa famille, elle se heurte en arrivant à des refus professionnels : surqualifiée et pas assez d’expérience canadienne.
« Frustrée et en colère », elle décide donc de créer son entreprise. Elle sait qu’elle veut travailler avec les femmes francophones. Concilier sa vie de famille et sa situation professionnelle est difficile et elle l’avoue candidement. Elle privilégie le temps de qualité passé avec son fils et l’amène à des évènements professionnels quand elle ne peut pas faire autrement.
Mme Abdallaoui a connu des hauts et des bas. Elle a pris des risques en créant son entreprise de consulting qui se sont avérés payants. Sa phrase favorite : « ceux qui pensent que c’est impossible sont priés de ne pas déranger ceux qui essayent » (F. Busnel et E. Fottorino).
Elle a aussi donné quelques conseils concernant l’égalité salariale. Il n’est pas rare que la femme se sous-évalue quand il s’agit de salaire. « Une femme va demander moins qu’un homme et beaucoup de femmes ne négocient pas leurs salaires », dit-elle. Il est donc nécessaire pour Mme Abdallaoui d’apprendre à négocier.
Cette journée fut aussi l’occasion de remettre le prix du leadership francophone au féminin 2018 à Léonie Tchatat, fondatrice et présidente de la Passerelle I.D.E. « J’ai travaillé fort pour arriver là où je suis aujourd’hui. Le travail et la persévérance sont la clé du succès », a déclaré Mme Tchatat à l’auditoire.
PHOTO: De gauche à droite : Kiran Servansing, Léonie Tchatat, Kelly de Fogain, Loanna, Thomaseau, et Fayza Abdallaoui