Richard Caumartin
La Batuki Music Society a présenté du 8 au 10 août son festival Habari Africa au Centre Harbourfront. Depuis 12 ans, ce rendez-vous annuel est une exploration de la richesse et la diversité de la musique, de la danse, du cinéma et des arts africains.
Au cours de cette fin de semaine de festivités, les visiteurs étaient littéralement immergés dans les diverses traditions et cultures africaines, soit en savourant un café éthiopien traditionnel, en visionnant un film sur le griot guinéen Ibrahima Sory Kouyaté, chanteur emblématique de l’époque des indépendances africaines, en participant à des ateliers mêlant danses traditionnelles de divers pays d’Afrique, en regardant des numéros d’équilibre incroyables et de jonglerie envoûtants du Cirque africain ou encore en regardant une des nombreuses prestations musicales sur les deux scènes de l’événement.
Parmi les nombreux artistes se trouvait l’orchestre africain d’Okavango, un mélange de musiques et d’instruments de plusieurs cultures africaines avec, pour invités, la reine de la musique sud-africaine, Lorraine Klaasen, le talentueux joueur de Tama, le multi-instrumentiste Pape Ndiaye, Kaabi Kouyaté, Dally Dominic à la basse et le guitariste Mario Posella. Une prestation énergique au cours de laquelle la foule a dansé sur des rythmes endiablés.
Une autre artiste attendue à ce festival était Sewà, chanteuse, compositrice, multi-instrumentiste et productrice nigériane basée à Toronto. Son style de musique est un mélange d’afrobeat, jazz, R&B, soul/blues et pop. Depuis trois ans, sa musique de l’âme et ses textes rassemblent les cultures et le public sur scène et sur les plateformes numériques.
Et que dire de l’auteur-compositeur et interprète Fredy Massamba, ce Congolais reconnu comme membre fondateur et chorégraphe des célèbres Tambours de Brazza, a interprété des chansons du répertoire patrimonial de son pays natal en y insérant des rythmes afro-soul entraînants, du hip-hop, du jazz et de la rumba congolaise. Les spectateurs restent toujours ébahis par son talent et le surnomme « le maître de la rumba congolaise ».
Pour les plus jeunes, il y avait une tente installée près de la petite scène dans laquelle les enfants et leurs familles pouvaient créer sur toile, à l’aide de marqueurs acryliques et des artistes formateurs du festival, des œuvres abstraites s’inspirant des motifs, couleurs et formes vivantes de l’art africain.
Un peu plus loin, sous une autre tente, le chorégraphe de danse afro fusion Pulga Muchochoma offrait des ateliers de danse traditionnelle du Mozambique et de mouvements du Nigeria, du Ghana et de l’Angola. Une forme de danse énergique et expressive alliant rythmes, jeux de jambes et mouvements africains.
En ce qui a trait aux artistes plus connus des Torontois, le spécialiste du balafon de l’Afrique de l’Ouest, Adama Daou, était de retour pour initier les festivaliers à ce xylophone avec des mélodies simples à jouer. Bref, de tout pour tous au cours de cette grande célébration des rythmes et cultures de l’Afrique qui a attiré des milliers de personnes sur les rives du lac Ontario.
Photo : Fredy Massamba et ses musiciens démontrent pourquoi le chanteur est surnommé « le maître de la rumba congolaise ». (Crédit : Le Métropolitain)