Avec trois statuettes chacun, Tricia Foster et Damien Robitaille sont les grands gagnants du 7e gala des prix Trille Or. Ayant respectivement reçu le prix de l’Interprète féminine par excellence et de l’Interprète masculin par excellence, ils terminent la soirée à égalité.

Soulignons que c’est Stef Paquette qui a mis la main sur le prix le plus convoité, soit celui de Meilleur album. « Si j’avais été à Las Vegas et que j’avais eu à parier, c’est sûr que ça n’aurait pas été sur moi, partage-t-il avant d’avouer qu’il vit un peu le syndrome de l’imposteur puisqu’il s’est fait discret sur la scène musicale au cours des deux dernières années. J’ai toujours quelque chose à dire, mais pour la première fois de ma vie, je n’ai absolument rien à dire. Là, j’ai finalement mon trophée. »

Les Chiclettes, Mariejosée et le duo d’Andrea Lindsay et de Luc De Larochellière ont quant à eux tous mis la main sur deux statuettes. Pour les Chiclettes, le prix Découverte a une signification particulière. « C’est souvent le mot qui revenait quand les gens voyaient notre spectacle, explique Nathalie Nadon. Ces deux statuettes nous donne l’inspiration de replonger dans cet environnement de création. »

Grande gagnante de l’Ouest canadien, Mariejosée s’est illustrée en remportant deux prix Trille Or, soit celui de l’Artiste solo ou groupe francophone de l’extérieur s’étant le plus illustré en Ontario et Découverte de l’Ouest par excellence. « Je suis en composition, donc ça me donne le goût d’écrire et de sortir un nouvel album complet », mentionne-t-elle.

Connexion sudburoise

Le Sudburois qui a lancé le bal en remportant le premier prix lors du gala hors d’ondes en tant qu’Artiste créateur de musique et/ou trame sonore, Daniel Bédard, considère que le gala est une bonne occasion de reprendre contact avec les gens du milieu. « C’est toujours vraiment plaisant de se faire reconnaître par ses pairs. On travaille seul souvent comme compositeur, caché derrière ton ordinateur, donc c’est plaisant de voir qu’on fait partie d’une communauté. »

En fait, quatre des 21 statuettes remises ont trouvé preneurs auprès d’artistes sudburois.

« Il y a certainement de l’ébullition, il y a beaucoup d’activités et il y a beaucoup de programmes dès le secondaire, ce qui crée beaucoup de relève », estime le directeur général et culturel du Carrefour francophone, Stéphane Gauthier. « À Sudbury, le bon monde est à la bonne place », résume M. Paquette.

Les changements apportés dans la catégorie Meilleur diffuseur n’auront pas empêché La Slague de Sudbury de remporter le prix pour une deuxième année consécutive. « C’est différent parce que ce sont les artistes qui ont choisi les finalistes et le gagnant », mentionne M. Gauthier. Conscient que Sudbury a une longueur d’avance en raison des nombreux artistes qui composent la population, celui-ci a tenu à saluer les efforts de ses collègues diffuseurs. « Je me mets à la place d’une plus petite place comme Alexandria ou Hearst et qui ont encore du succès, je lève mon chapeau à ces milieux-là qui sont peut-être moins avantagés que Sudbury. »

Soulignons que Christian Pelletier a également mis la main sur le prix de la Meilleure pochette puisqu’il signe la pochette du disque Le salut de l’arrière pays de Stef Paquette.

Bilan

La directrice générale de l’Association des professionnels de la chanson et de la musique (APCM), Natalie Bernardin, estime que la soirée a été un succès : « On peut dire mission accomplie. On a visé plus haut et plus gros. On a vraiment fait rayonner la diversité au sein de l’APCM.

« Le numéro d’ouverture avec Tricia Foster et Mariejosée a été mon coup de cœur de la soirée. Je voudrais voir plus de mélange comme celui-là au prochain gala parce que symboliquement, ça parle beaucoup. »

Pour elle, il était particulièrement important de déplacer cet événement qui a lieu à tous les deux ans pour qu’il se tienne dans le Centre des arts Shenkman plutôt que dans une école. Si elle est la première à reconnaître que le gala « n’est pas financièrement viable », les retombées de celui-ci pour les artistes justifient son organisation à ses yeux. « Il a des retombées intéressantes pour les artistes qui font plus de tournées, qui vendent plus de disques et qui sont plus intéressants pour les diffuseurs. C’est important pour faire rouler l’industrie musicale », évalue Mme Bernardin.

Habituée du gala des prix Trille Or, Anique Granger, explique que pour elle cet événement tient une place de choix : « Chaque fois qu’on fait un album, on veut juste une petite reconnaissance, une petite tape dans le dos ». Malgré son appréciation, elle dénote que quelques améliorations pourraient être apportées. « J’ai un but, les artistes de l’Ouest à date sont éligibles dans seulement deux catégories, donc j’aimerais voir les artistes de l’Ouest dans les futurs galas être présents dans toutes les catégories. C’est à travailler. »

Photo : Les Chiclettes. De gauche à droite : Geneviève Cholette, Nathalie Nadon et Julie Kim Beaudry