Humoriste et comédien de talent, le français François Morel a rempli le théâtre de l’Alliance française. Il faut dire que sa réputation l’a largement précédé. Reconnu pour son esprit et son talent à manier le verbe, ce chroniqueur vedette de la radio France Inter commente l’actualité de façon douce et drôle dans les faits, mais de manière incisive sur le fond.
C’est aux côtés de la journaliste de Radio-Canada Marjorie Murphy que M. Morel s’est offert à son public, bravant l’averse qui s’était abattue sur la ville quelques minutes plus tôt. L’ambiance était presque intime, retraçant la carrière de l’homme au fil des ans et des questions, entrecoupées par des extraits vidéo de ses différents passages à la télévision et au cinéma. Menée comme une émission, la soirée fut également rythmée par l’hilarité du public, pendu aux lèvres de l’homme de scène.
Né à Flers en 1959, dans la région de Basse-Normandie, il se trouve très tôt une affinité pour le théâtre qui le mène à intégrer l’école de la rue Blanche à Paris, ayant formé plusieurs des plus grands talents du pays. Il accède à la notoriété à la fin des années 1980 en jouant un jeune employé d’hôtel dans la série à succès Palace avant d’occuper un rôle central dans l’émission Les Deschiens, qui le place définitivement sous le feu des projecteurs.
L’intrépide Morel se lance même dans la chanson en 2006 et sort l’album Collection particulière. Auteur de tous les textes présents sur le disque, il va jusqu’à prêter sa plume aux figures de la scène musicale française telle Juliette Gréco. Enfin, présent sur France Inter depuis 2009, il attire l’attention de ses auditeurs sur divers phénomènes de société en conservant toujours cet humour si caractéristique. Le grand écran du théâtre le montre presque toujours dans son costume comique, jouant la caricature de la France rurale ou un politique tarte.
Figure respectée du paysage médiatique français, autant de ses collaborateurs que de ses ennemis politiques, François Morel jouit d’une écoute importante de la part de la population, le type d’attention qui a déjà effrayé l’ancienne présidence par le passé.
Pour son premier passage à Toronto le mercredi 10 juin, l’audience était bel et bien au rendez-vous. Mme Murphy a par ailleurs rappelé sur le ton de l’humour les raisons de cette affluence française dans la Ville reine, la crise économique étendue dans la patrie des droits de l’homme, sur le ton de l’humour.
Une soirée étonnante avec un homme dégageant autant de bonhommie que d’intelligence, et qui parvient à convaincre autant dans le doublage du chien stupide de la série Rantanplan que sur les planches dans Le Bourgeois Gentilhomme.
Le lendemain a eu lieu au même endroit la projection du film Un couple épatant de Lucas Belvaux en sa présence, dans lequel il tient le rôle d’Alain Costes.
Photo: Marjorie Murphy et François Morel