Franck Scemama, candidat du parti socialiste à l’élection législative partielle, était récemment en visite à Toronto. Outre une apparition au cocktail de Cinéfranco et des réunions locales, il a rencontré quelques Français dans un bar du centre-ville.

Suite à l’annulation par le conseil constitutionnel de l’élection de Corinne Narrassiguin, députée du parti socialiste dans la première circonscription des Français de l’étranger, qui comprend le Canada et les États-Unis, une nouvelle campagne bat son plein. Une campagne forcément particulière, pour une circonscription gigantesque, où les Français sont très dispersés.

Frédéric Lefebvre, ancien ministre du tourisme de Nicolas Sarkozy, battu en juin dernier, est de nouveau de la partie. Comme l’an dernier, il tente de faire oublier son « parachutage » dans une circonscription qu’il connaît mal, pour n’y avoir quasiment pas vécu. Il fait d’ailleurs face à une droite divisée, puisque plusieurs candidatures dissidentes de droite et du centre vont tenter de se faire entendre. Autre parachuté dans la circonscription, Louis Giscard d’Estaing, fils de l’ancien président Valery Giscard d’Estaing, qui porte les couleurs du parti centriste de l’UDI. Franck Scemama, candidat du parti socialiste, a vécu une grande partie de sa vie à Montréal, et possède d’ailleurs la double nationalité, canadienne et française.

Le contexte de cette campagne est particulier, puisqu’en France, le gouvernement doit faire face à une grande impopularité. Surtout, le ministre du budget Jérôme Cahuzac, après avoir nié « en bloc et en détail » durant des mois et des mois qu’il possédait frauduleusement un compte en Suisse (comme le prétendait le site d’information Médiapart), est passé aux aveux, provoquant un scandale d’État qui fait trembler la République. Jérôme Cahuzac avait évoqué à plusieurs reprises l’idée de taxer les Français de l’étranger, au grand dam de leurs députés, socialistes ou non.

Franck Scemama, entre un déplacement à Boston et un autre à Ottawa, a passé quelques jours dans la capitale ontarienne, où il a pu se joindre au cocktail du lancement de Cinéfranco, avant de rencontrer plusieurs personnalités, dont Adam Giambrone. Franck Scemama a surtout rencontré une vingtaine de Français de Toronto, et a pu répondre à leurs questions.

S’il s’est désolidarisé sans équivoque de Jérôme Cahuzac, il a paru un peu plus en difficulté au moment d’aborder la question de la suppression de la gratuité des études dans les lycées français de l’étranger (pour les enfants français en classes de Seconde, Première et Terminale), suite à une question posée par un professeur du Lycée français. Le barème des bourses sensées remplacer ce programme, ainsi que le calendrier de la mise en œuvre de cette mesure, un mois avant la rentrée scolaire, a été critiqué par des parents et des élus. Le candidat a assuré qu’aucune famille n’avait été laissée sans solution lors de la dernière rentrée, et que le système des bourses serait optimisé.
Franck Scemama a plaidé pour que la France s’inspire de la politique canadienne en matière d’immigration. « En France, les résultats d’un ministre responsable de l’immigration se jugent au nombre de personnes reconduites à la frontière. Cela doit changer », dit-il.

Il a également échangé avec les participants sur le thème de l’immigration française au Canada, et en particulier à Toronto. Une immigration très nombreuse, très jeune, mais qui peine parfois à trouver les structures adéquates d’accueil, quitte à parfois verser dans la précarité.

Les élections auront lieu le 25 mai et le 8 juin. Il sera possible de voter au consulat de France à Toronto, avec un document d’identité français.

Photo : Franck Scemena a échangé sur le thème de l’immigration française au Canada.