Les fidèles du Sacré-Cœur à Toronto forment une grande famille. Lorsqu’ils se mettent tous ensemble pour célébrer, c’est véritablement la fête dans la salle paroissiale, rue Sherbourne. C’était notamment le cas le dimanche 10 février pour souligner, une semaine d’avance, le jour de la Famille. Les paroissiens, d’origines diverses, profitent aussi de l’occasion pour mettre en valeur la culture du pays ou de la province où ils ont vu le jour en partageant un repas communautaire à la fortune du pot.
Pour cette quatrième journée de la Famille, les organisateurs avaient pris soin de décorer joliment les tables avec de belles nappes roses (clin d’œil à la Saint-Valentin!) et d’orner les murs de quelques drapeaux de pays de la Francophonie. À l’une des extrémités de la salle, une section « Bricolage » pour le plaisir des enfants. À l’autre bout, une longue bannière formée des mots « Bonne fête de la famille et des cultures » surplombe la scène au-dessus d’une dizaine d’ensembles-cadeaux destinés à un tirage au profit de la paroisse.
« Les gens sont fiers de ce qu’ils sont, exprime l’abbé Justin Desroches. Ils sont fiers d’être là. Ils préfèrent être avec d’autres et d’échanger. »
« Nous célébrons aussi les cultures acadienne, québécoise et française, ajoute le père Justin. Pas seulement celle des communautés noires. »
Et cela se voit, se sent et se goûte à la vue des nombreux plats placés sur trois grandes tables de service, juste à côté du coin « Bricolage ». Aux côtés des réchauds et des mijoteuses, des plateaux dégagent de délicieux parfums exotiques et familiers. Moules au vin blanc, pâté chinois, riz espagnol, crêpes bretonnes, légumes aux pistaches, poulet à la sauce d’arachide, etc. font le délice des convives qui ne se feront pas prier pour en redemander.
« C’est la deuxième fois que j’apporte un plat à cette fête, raconte Béatrice Gallant. L’an dernier, j’avais fait de la râpure acadienne. Aujourd’hui, j’ai apporté des moules de l’Île-du-Prince-Édouard cuites dans du vin blanc et des assaisonnements. Ce sont les meilleures. C’est important de partager. J’aime toutes les cultures et, surtout, j’aime goûter. »
Pour sa part, Cécile Boisvert profite du jour de la Famille pour rendre hommage à la cuisine portugaise avec une casserole au saumon, crabe, riz et champignons. « C’est en souvenir de mon mari, un Portugais, qui est décédé il y a deux ans », confie-t-elle.
Quand à elle, Ruth Essoungou, qui en est à sa première participation à l’événement, a préparé du poulet à la sauce d’arachide. « Je voulais faire connaître ce plat de mon pays d’origine, le Cameroun, dit-elle avec fierté. Les Canadiens ne connaissent pas ça. Pourtant, on retrouve ce poulet dans toutes les régions de mon pays natal. C’est un plat typique. »
Après ce délicieux buffet multiculturel, alors que tout le monde se croyait bien rassasié, des plateaux de biscuits, brownies, carrés aux dattes, etc. ont fait leur apparition et peu de gens ont pu leur résister. C’est à ce moment-là que Mildred Jean-Paul a interrompu les musiciens Yvon Duguay et Frank Boucher afin de procéder au tirage des ensembles-cadeaux. Dix prix, dix gagnants. Un tirage qui a permis de recueillir 508 $ pour la campagne de financement à la paroisse du Sacré-Cœur.
Ah, j’allais presque oublier de mentionner que dans le coin « Bricolage », les enfants fabriquaient des collages liés à la Saint-Valentin. De beaux cœurs, entre autres. Comme quoi cette journée de la Famille est étroitement liée à celle de l’amour. Rares sont les occasions qui nous donnent le temps de se fêter, d’être fiers de ce que nous sommes. La journée de la Famille est certainement une occasion idéale pour le faire. Et cela, les paroissiens du Sacré-Cœur l’ont bien compris.