Les flots ont toujours inspiré les artistes, poètes et musiciens, peintres et photographes. Pourtant, le sujet est tellement vaste que son évocation ne mène jamais à l’ennui. Le murmure de l’eau fascine et le duo Lorraine Lapointe et Béatrix Delarue ne s’y est pas trompé.
L’une est originaire de Montréal, l’autre est Dijonnaise, les deux composent et ont donné naissance à un recueil de poésie intitulé D’une mer à l’autre. Un ouvrage à cheval sur deux continents qui rencontre un succès d’estime certain. « Je suis très ordinaire explique Lorraine Lapointe, j’ai commencé à écrire à l’âge de 10 ans. » Un amour des mots qu’elle souhaitait à l’évidence mettre à profit puisqu’elle a suivi des études en communication afin de devenir journaliste, avant de se tourner vers le théâtre. « J’écrivais mais sans chercher à être publiée, puis j’ai eu l’idée de créer un forum sur le Net pour pouvoir écrire et rencontrer des écrivains et des poètes. » Un cercle de créateurs qui se réunit plusieurs fois par an.
C’est justement sur l’un de ces sites web que Mme Lapointe a fait la rencontre de sa coauteure Mme Delarue. Toutes deux ont finalement décidé d’écrire ensemble après avoir échangé quelques alexandrins. Au bout d’un temps, l’écriture d’un recueil est apparu comme une évidence : « Toutes les deux, on est vraiment amoureuses de la mer, on aime la méditerranée, affirme la plume canadienne. Pour moi, c’était plutôt le fleuve Saint-Laurent. Ça me rassurait. Mais ce ne sont pas simplement des écrits sur la mer, les eaux. C’est sur les mères et les remous de la mer intérieure.
L’écriture de D’une mer à l’autre s’est faite de plusieurs façons : « Nous avons écrit des poèmes chacun de notre côté et en commun. Nous avons choisi de faire un recueil de poèmes car c’est facile à lire. Aujourd’hui, les gens n’aiment pas les textes longs. » Le livre est par ailleurs divisé en trois parties : les poèmes de Mme Lapointe, puis ceux de Mme Delarue et enfin ceux en commun. La photo de couverture a par ailleurs été prise à Six-Fours, dans le sud de la France.
Parmi les 60 textes, certains semblent se démarquer : « Je suis une mouette est l’un de mes favoris explique Lorraine Lapointe. Il s’agit de prendre son envol. Mais le premier est À la dérive, qui me parle beaucoup avec les évènements actuels. Il parle de la situation de ces gens (les migrants africains qui tentent de traverser la mer méditerranée). »
D’autres projets sont actuellement à l’ordre du jour : « Nous avons eu un gentil coup de fil du monastère de la Saorge, qui est une résidence d’écriture et recevant six auteurs par année. Notre projet les a intéressés et, à la mi-septembre, on va passer deux semaines là-bas. ». Datant de 1660, les vieilles pierres de ce couvent des Franciscains constituent selon elle le cadre idéal pour ce qu’elles souhaitent accomplir : « Il s’agit d’un projet de roman historique qui prend place dans les années 1600 ». Par ailleurs, un autre recueil sortira probablement à l’automne : « Le thème porte sur une ville française. C’est tout ce que je peux dire pour l’instant ».
Vivant à Toronto, Lorraine Lapointe s’attriste du fait qu’il ne reste plus de librairies francophones dans la ville. « Ça me désole, conclut-elle. Il faut faire des pieds et des mains pour diffuser notre livre ici. »
D’une mer à l’autre est disponible aux Éditions Édilivre en formats papier et numérique.
Photo: Lorraine Lapointe