Plus d’une année s’est écoulée depuis le départ de l’ancien principal du Collège universitaire Glendon Kenneth McRoberts et la nomination de Donald Ipperciel à la tête de l’établissement. Un chemin sinueux et semé d’embûches qui demande des compétences particulières pour pouvoir être arpenté avec intelligence.
M. Ipperciel retrace la période qui a suivi son arrivée : « Ce sont 12 mois qui m’ont paru comme trois années, explique-t-il. C’était intense. Il y a tellement de choses qui se sont produites, comme la grève. Je ne suis plus un touriste! Quand on arrive, on n’est pas au fait de tous les dossiers. Maintenant je connais la place, la culture, les gens. »
Afin de connaître ses différents collaborateurs dans l’immense tâche qu’il a à accomplir, le nouveau principal a décidé de leur consacrer chacun une trentaine de minutes : « J’ai pris la décision de rencontrer toutes les personnes qui travaillent ici, il y en a plus de 200. Ça me permettait de prendre le pouls. »
De nombreux projets ont été mis en place même s’il a bien fallu prendre ses précautions.
« Ce fut une année pour préparer le terrain, ajoute-t-il. Les quatre priorités quand je suis arrivé étaient la question francophone, la recherche, le nombre d’inscriptions et la technologie. »
Afin d’arriver à leurs fins, les hautes instances du collège Glendon ont rédigé des documents stratégiques afin d’obtenir un plan en marketing et communication en plus d’avoir restructuré les cours de français langue seconde afin d’obtenir une qualité supérieure. « Nous avons beaucoup misé sur l’éducation expérientielle, qui permet d’intégrer des éléments pratiques dans les programmes », explique M. Ipperciel.
Niveau finance, l’établissement a reçu 3,67 millions $ de la part du gouvernement canadien afin de développer ses nouveaux programmes. Ces derniers doivent être prêts pour le mois de septembre.
Être « dans l’ombre » de M. McRoberts ne semble pas l’effrayer le moins du monde : « Ken a fait sa marque, affirme Donald Ipperciel. Je lui suis très reconnaissant. Nous travaillons actuellement sur la désignation partielle (reconnaissance en vertu de la Loi sur les services en français) et il a tout mis en place, ainsi que les nouveaux programmes. Nous sommes en train de bâtir ce qu’il a préparé. »
Ainsi, l’avenir s’annonce radieux pour le collège Glendon :
« Je suis extrêmement optimiste, nos plus belles années sont devant nous. C’est comme une Ferrari qui n’a pas utilisé sa pleine vitesse. »
Le plus grand défi selon lui, c’est de parvenir à se faire connaître auprès de la population. « Ce devrait être le premier choix pour les francophones », affirme-t-il.
Adepte de bilinguisme asymétrique, il souhaite mettre au point un système dans les deux langues qui mettra l’accent sur le français. « En général dans le bilinguisme, il y a une langue qui domine plus que l’autre, précise-t-il. Il s’agit ici de l’anglais. Il faut rétablir l’équilibre pour que les francophones soient mis en valeur. »
Développer la dimension technologique et permettre aux enseignants de s’adapter par le biais d’ateliers sont également deux points importants sur lesquels se focalise M. Ipperciel. Un nouveau partenariat avec l’école de management de Lyon en France est également au programme et devrait déboucher sur un double diplôme en plus de s’ajouter aux ententes déjà existantes avec les universités de la Sorbonne et de Strasbourg.
Photo: Donald Ipperciel