À l’occasion de la Semaine de l’éducation, l’École élémentaire Carrefour des jeunes de Brampton invitait, le 3 mai dernier, le musicien Daniel Prenoveau à venir partager ses connaissances sur les instruments les plus exotiques que l’on puisse imaginer. L’artiste a visité une quarantaine de pays au cours de sa vie d’où il a ramené des traditions musicales les plus contrastées et souvent… les plus ingénieuses.
En effet, il suffit souvent de peu pour produire un son susceptible d’être mis en musique. Aux quatre coins de la planète, les peuples ont trouvé, dans le bois, le cuivre, les fruits séchés, etc., bref, dans les dons de la nature, de quoi faire des mélodies.
Réunis au gymnase, les élèves, d’abord ceux de la maternelle à la 2e année puis ceux de la 3e à la 6e année, ont expérimenté à leur tour cet univers musical en participant à un atelier-concert. Daniel Prenoveau avait apporté de nombreux instruments et il en fait profiter à tout le monde.
Mais avant de passer à la partie plus interactive de l’activité, M. Prenoveau a présenté ses instruments, en expliquant l’origine et les caractéristiques et en passant quelques instants à jouer de chacun d’eux. Les percussions occupaient la plus grande place de sa collection, dont de nombreux tambours d’Afrique, continent au riche folklore musical. Le balafon, un xylophone africain, a également soulevé l’intérêt des élèves du groupe de l’après-midi, séduits par ses rythmes trépidants.
Un des instruments les plus étranges consistait en une guitare à une corde dont la variété de sons repose, pour l’essentiel, sur la dextérité du musicien. Toujours dans le département des instruments insolites, M. Prenoveau en a présenté un, originaire de sa région préférée : le désert du Sahara. Paradoxalement, il faut beaucoup d’eau pour en jouer, c’est pourquoi il est né dans les oasis. Cet instrument consiste en une sorte de grand bol rempli d’eau sur lequel flotte, renversé, un bol plus petit. En frappant ce petit bol à l’aide d’un maillet, un son est produit par la résonnance qui se propage dans l’eau.
Dans toutes les cultures, la musique a aussi une fonction sociale, et cet aspect a été soulevé au cours de la présentation. Ainsi en est-il des tambours à message, consistant en des morceaux de bois creusés. Dans certains pays, les pauses qui ajournent les travaux collectifs et les nouvelles touchant la communauté peuvent être annoncées par ces instruments. À chaque rythme, sa signification.
M. Prenoveau ne se cantonnait jamais longtemps à la présentation magistrale : lorsqu’on fait face à un jeune public, il faut savoir le garder en haleine et solliciter constamment son attention. Après avoir enjoint les élèves à danser aux sons d’une samba brésilienne, jouée avec ces cloches si facilement reconnaissables, M. Prenoveau en a invité plusieurs à venir à l’avant de l’assistance pour improviser quelques mélodies avec les instruments mis à leur disposition. À cet orchestre éclectique en a succédé un autre, constitué de membres du personnel, qui se sont à leur tour bien amusés.
Divertissant, instructif, artistique… Voilà autant de façons de décrire cette activité qui a été offerte aux élèves de l’école Carrefour des jeunes. Qui sait? Des vocations de musiciens sont peut-être nées cette journée-là…

Photo :  Daniel Prenoveau a joué de chacun des instruments qu’il a présentés.