Le 23 mars est officiellement la date de l’événement mondial Une heure pour la Terre du Fonds mondial de la nature (WWF). À l’école Étienne-Brûlé de Toronto, enseignants et les élèves membres du groupe des éco-responsables ont décidé de devancer l’événement d’une journée pour l’inclure dans la vie scolaire. L’objectif est, pour la cinquième année de suite, d’éteindre le plus de lumières possible afin de lutter, d’une certaine manière, contre les changements climatiques.

Mounir Ferrag, professeur de sciences, explique le principe de cette heure pour la Terre. « Le but est de sensibiliser les élèves sur la consommation d’énergie, déclare-t-il. Aujourd’hui, on demande à toute l’école d’éteindre la lumière entre 13 h et 14 h. On a rallié presque toutes les écoles du Conseil scolaire Viamonde, et même trois ou quatre écoles en dehors du Conseil. Sur le coup de 13 h, on a déclenché symboliquement le disjoncteur pour éteindre les lumières. En partenariat avec le WWF, on collecte aussi des fonds : chaque personne qui donne une contribution reçoit un billet permettant de participer à un tirage pour gagner un cadeau écologique. Au niveau des cours, on demande aux enseignants, dans la mesure du possible, d’intégrer des activités en rapport avec le thème d’Une heure pour la Terre. On fait ça depuis cinq ans à l’école. »

Ceux qui font le projet, ce sont les éco-responsables, un groupe qui s’est monté il y a six ans de cela et qui a commencé à faire des projets intégrés dans des cours de sciences, en rapport avec le curriculum et qui concernent toutes les activités liées à l’environnement. Par la suite, ils ont eu tellement de succès qu’ils ont commencé à faire des activités en dehors de la salle de classe, telles des activités avec des sans-abri par exemple.

Pour ces jeunes, la question environnementale n’est pas un vain mot, comme l’explique Nadiya Subdar, conseillère environnementale à Étienne-Brûlé. « Je pense que les élèves doivent savoir qu’ils doivent minimiser leur consommation d’énergie, déclare-t-elle. C’est vraiment important pour la planète. Beaucoup ne se rendent pas compte de l’importance de faire attention à sa consommation : ils ont toujours leurs ordinateurs portables branchés, ou quelque chose comme ça. Ils doivent apprendre ce qu’ils peuvent faire pour réduire leur consommation, des petits gestes de la vie de tous les jours pour, dans le futur, conserver et sauver la Terre. »

Les éco-responsables expriment aussi leur message par la chanson, avec un groupe du même nom. Pour Sara, James, Sherine et Vanessa, l’environnement est une question primordiale. « Cet événement nous a donné la possibilité d’écrire une chanson sur un thème qui représente énormément à nos yeux : l’environnement », raconte Sara, une des chanteuses du groupe. Mais le message ne doit pas desservir la forme pour ces jeunes artistes, comme l’explique Sherine, guitariste. « On voulait écrire une chanson que les gens aiment, déclare-t-elle. On ne voulait pas que ça soit trop pédagogique ou académique. » Ils ont donc composé une chanson, Nous sommes les éco-responsables, se sont rendus en studio pour l’enregistrer et ensuite la vendre sous forme numérique.

Ce projet permet également aux élèves de s’épanouir socialement, comme le remarque Mounir Ferrag. « J’avais des élèves qui ne bougeaient pas, ne parlaient pas, explique-t-il. Le fait de les intégrer dans les éco-responsables, on voit le potentiel qu’ils ont quand on leur donne la possibilité de faire des choses. Ils m’étonnent chaque année! »

Photo : Les éco-responsables de l’école Étienne-Brûlé