Des longs métrages québécois produits par l’Office national du film figureront à l’affiche parmi les œuvres qui seront présentées au Festival international du film documentaire du Canada qui se tiendra à Toronto du 24 avril au 4 mai. Notre journaliste Xavier Lambert en a visionné quatre et s’est entretenu avec les cinéastes.
La marche à suivre (Guidelines) de Jean-François Caissy suit pas à pas un groupe d’adolescents d’une école secondaire située dans sa ville natale en Gaspésie. On assiste à leurs escapades dans la nature ainsi qu’aux rencontres disciplinaires auxquelles ils doivent assister dans bureau du directeur ou de l’éducateur spécialisé. Comme tous les ados, ils sont confrontés au contraste qui réside entre l’immense liberté dont ils jouissent à l’extérieur de l’école et les contraintes auxquelles ils doivent se soumettre à l’intérieur de l’établissement scolaire.
Un jour, on les voit participer à des activités casse-cou dans les bois, puis on les retrouve lors de la scène suivante en train de discuter de leurs incartades au règlement avec l’administration scolaire. Recueillir des témoignages sur une tranche d’âge particulière semble être un leitmotiv pour Jean-François Caissy puisqu’il avait déjà réalisé auparavant La Belle visite, un film qui abordait le thème de la vieillesse cette fois-là.
Dans Portrait (Autoportrait sans moi), Self(less) Portrait en anglais, 50 personnes révèlent à la caméra de Danic Champoux leurs secrets les plus intimes. On y voit, entre autres, un homme tatoué expliquer comment sa famille le rejette, un autre raconter une tentative de suicide dans ses moindres détails, une jeune femme avouer son obsession pour les rongeurs et une survivante d’un cancer de la gorge expliquer sa descente en enfer. Si certaines confidences sont âpres à écouter, d’autres nous font aussi rire aux éclats. C’est plus l’authenticité du message que le sujet de la confession que Danic Champoux recherchait. Il avoue aussi qu’il se reconnaît dans certains de ces portraits, d’où le choix du titre pour ce film.
Dans Absences, Carole Laganière explore le thème du déchirement suite à la disparition d’un être cher. En plus de raconter le drame personnel auquel elle est confrontée en voyant sa propre mère sombrer dans la maladie d’Alzheimer, Carole Laganière suit une jeune femme à la recherche des traces de sa mère qui l’a abandonnée durant la guerre en Croatie. Elle poursuit avec un Américain qui tente de retrouver des racines familiales au Québec et une jeune femme qui essaie à tout prix de retrouver sa sœur portée disparue. À travers ces quatre témoignages, Carole Laganière souhaitait illustrer des manières différentes de vivre une absence. Hot Docs lui a déjà porté chance, puisqu’elle a vu deux de ses films primés par le passé.
C’est un retour à ses origines, à son enfance passée dans le quartier montréalais populaire de Verdun auquel Claude Demers invite le cinéphile dans D’où je viens. Deux couples d’enfants sillonnent de long en large les rues et les ruelles, visitent une église, s’appliquent à travailler en classe et fréquentent régulièrement le Dunkin’ Donuts du coin. On y voit aussi des adultes qui reviennent eux aussi dans ce même quartier et qui prennent part à une partie de pêche et de chasse sur le fleuve. À travers ces alter ego, Claude Demers tente de trouver les réponses aux questions qu’il se pose sur ses origines, l’adoption, le territoire et l’environnement.
Pour le lieu et la date de visionnement chacun de ces documentaires : http://www.hotdocs.ca/
Photo : La marche à suivre