Le Centre de santé communautaire de Rexdale (CSCR) est sur une lancée : celle de la francisation de ses services. En effet, depuis l’année dernière, l’organisme a entrepris de rejoindre les francophones de son territoire en lui offrant des soins de santé en français. Le 17 mai dernier, la population était invitée à une présentation des services francophones du centre au cours de laquelle chacun pouvait poser des questions et émettre commentaires et suggestions.

Une trentaine de résidents du quartier se sont donc retrouvés en compagnie de Pascal Lumbala, promoteur bilingue des programmes de santé communautaires. Celui-ci a rappelé les origines de cette francisation récente : une étude faite en collaboration entre Reflet Salvéo et l’Auberge francophone sur les obstacles à l’obtention de services en français dans Etobicoke, là où se trouve le quartier Rexdale. Cette population francophone augmente notamment par le biais de l’immigration de ressortissants africains.

Le CSCR focalise son action sur la santé primaire et la prévention : diabète, clinique dentaire, clinique consacrée aux maladies transmissibles sexuellement, physiothérapie, podologie, éducation générale à la santé et aux saines habitudes de vie, etc. Sont éligibles aux services ceux qui résident dans Rexdale, délimité par les autoroutes 401 et 427, l’avenue Steeles ouest et la rivière Humber. L’organisme s’adresse à toutes les classes sociales mais tend à donner la priorité aux gens à faible revenu.

« Je dirais que pour 80 % de nos services, lorsque quelqu’un arrive ici, il peut être servi en français », évalue M. Lumbala. La grande majorité des employés sont bilingues et, lorsqu’il s’avère impossible d’obtenir une assistance en français sur place, le CSCR offre l’accès à la télémédecine, qui met en contact ses utilisateurs avec des professionnels de la santé d’ailleurs en province. Les services d’un interprète sont à l’occasion proposés. Quant aux programmes en partenariat avec la Ville de Toronto, ils reposent également entre les mains d’intervenants capables de s’exprimer en français.

Du printemps 2018, soit le moment où la francisation du centre s’est amorcée, jusqu’à la fin décembre, Pascal Lumbala estime qu’entre 200 et 220 francophones se sont prévalus des services dans leur langue. Il s’agit d’un bon début, mais de nombreuses familles ignorent encore que des soins en français sont disponibles au CSCR et se rendent parfois jusqu’au centre-ville de Toronto pour en obtenir, d’où la nécessité de promouvoir autant que possible les programmes bilingues de l’organisme.

La présentation de M. Lumbala a généré beaucoup d’intérêt chez les participants qui ont également trouvé réponses à leurs questions. Le centre, qui compte trois points de services, offre un large éventail de programmes pour toutes les générations et son équipe ne demande pas mieux que de recevoir les francophones en grand nombre.

PHOTO : Les membres de l’assistance étaient heureux de découvrir les soins offerts en français à quelques coins de rue de chez-eux.