Les paquets de graines mystérieuses qui ont fait des apparitions non sollicitées dans des boîtes aux lettres un peu partout en Amérique du Nord attirent l’attention sur une escroquerie en ligne qui a fait surface récemment au Canada.
Le stratagème, selon lequel les vendeurs envoient des colis non sollicités aux clients, puis écrivent de fausses critiques élogieuses pour des produits, peut sembler anodin, mais pourrait signaler un problème de vol d’identité plus grave, selon des experts.
L’Agence canadienne d’inspection des aliments a averti les jardiniers la semaine dernière de ne pas semer les graines qu’ils ont reçues par la poste sans commande, avertissant qu’elles pourraient être nocives pour l’environnement.
« Les semences non autorisées pourraient être des semences de plantes envahissantes ou être porteuses de phytoravageurs, qui peuvent être nuisibles lorsqu’ils sont introduits au Canada, a déclaré l’agence, qui a également demandé aux gens de ne pas composter les graines ou de les jeter à la poubelle où elles pourraient germer.
« Ces espèces peuvent envahir les zones agricoles et naturelles, causant ainsi de graves dommages à nos ressources végétales », a-t-on souligné.
Bien que les autorités canadiennes n’aient pas fourni de théorie, le département de l’Agriculture des États-Unis a déclaré qu’il s’agit sans aucun doute du stratagème connu selon lequel « les vendeurs envoient des articles non sollicités à des consommateurs incrédules, puis publient de fausses critiques pour stimuler les ventes ».
Jessie St-Cyr, une porte-parole du Better Business Bureau (BBB), affirme que ce type d’escroquerie a récemment commencé à apparaître au Canada.
Elle dit que les vendeurs envoient des articles légers ou peu coûteux tels que des semences ou des balles de ping-pong à des gens afin qu’ils apparaissent comme des clients authentiques lorsque des avis sont publiés en ligne à leur nom.
Selon elle, bien que les clients ne soient généralement pas facturés pour les articles, les destinataires devraient changer leurs mots de passe pour les sites de vente au détail en ligne et vérifier les relevés bancaires pour s’assurer que les fraudeurs n’accèdent pas aux informations sensibles, telles que les numéros de carte de crédit.
« S’ils sont en mesure d’obtenir vos informations, votre nom et votre adresse, ils pourront accéder à des informations plus privées », souligne-t-elle.
Bien que l’organisation n’ait reçu aucun signalement lié directement aux semences, Mme St-Cyr indique que certaines personnes ont déclaré avoir reçu des articles tels que des peignes ou des écouteurs.
Mme St-Cyr déclare qu’il est difficile d’obtenir des données sur l’ampleur du stratagème, car de nombreux clients qui reçoivent des articles qu’ils n’ont pas commandés ne considèrent généralement pas cela comme un problème. Mais elle dit que les clients qui reçoivent des articles non désirés, y compris des semences, devraient les signaler aux autorités.
Le Centre antifraude du Canada, qui recueille des données sur la fraude et le vol d’identité, déclare qu’il considère un tel stratagème comme un type de fraude d’identité, bien qu’il n’ait pas encore reçu de signalements liés à ces semences.
« Nous avons quelques signalements de consommateurs recevant des articles non sollicités par courrier / coursier qui n’ont jamais été commandés, indique l’organisation par courriel.
« C’est une nouvelle tendance et quelque chose que nous étudions, mais nous n’avons pas beaucoup de signalements là-dessus », fait valoir le Centre antifraude du Canada.
Terry Cutler, un expert en sécurité sur internet, affirme que les fraudeurs en ligne peuvent obtenir les noms des personnes et les adresses de différentes manières, y compris en achetant ces renseignements ou par le biais d’une violation de données.
Il souligne que les personnes ciblées devraient surveiller leur crédit car « il pourrait y avoir un problème de vol d’identité ».
L’Agence canadienne d’inspection des aliments n’a pas répondu à la question de savoir si elle croit que les semences sont associées à un tel stratagème. « L’ACIA explore toutes les possibilités pour déterminer l’origine des semences et la nature des semences elles-mêmes », écrit l’agence.
Cependant, elle note que l’importation de certains aliments, végétaux, animaux ou produits dans le pays, délibérément ou non, « peut poser un risque sérieux pour nos ressources et notre économie canadiennes ». Elle demande aux consommateurs de consulter le site Web de l’ACIA avant de commander de tels produits à l’étranger.
SOURCE – Morgan Lowrie, La Presse canadienne