Alors que des bourrasques glaciales balayaient les trottoirs de la rue Carlton en ce jeudi 5 décembre, les spectateurs s’engouffraient rapidement dans l’entrée du Collège français pour une soirée qui s’annonçait pleine de promesses. En effet, trois écoles de la ville avaient mis sur pied un spectacle intitulé Les talents de chez nous. Les élèves du Collège français et des écoles Gabrielle-Roy et La Mosaïque avaient clairement travaillé dur pour arriver à mener à bien un tel projet.
« L’idée de cette soirée est de permettre aux élèves des différentes écoles de pouvoir présenter leurs talents mais également d’aider la communauté, expliquent Adrien, Jenny et Camille, les élèves animateurs de la soirée. Les bénéfices de la soirée seront réservés aux familles de nos trois écoles qui en ont besoin. Nous proposons également au public d’acheter les produits que nous mettons en vente à l’arrière de la salle, pour supporter le Comité du Bal des finissants du Collège français. »
Après une minute de silence en hommage à Nelson Mandela décédé le jour même, le spectacle peut commencer. Le concert de ce soir a eu l’honneur de trouver un parrain de renom puisque c’est l’artiste franco-ontarien Michel Paiement qui a ouvert chacune des deux parties du spectacle. Ce baroudeur qui s’est produit à Sudbury, Ottawa et Montréal a lancé les hostilités avec Le renard et le loup, où sa voix grave à la Howlin’ Wolf impressionne. Armé de sa guitare, il livre ensuite un hommage aux Hurons-Wendat, « ce peuple d’un paradis inexploré » comme il le chante si justement.
Place ensuite aux jeunes artistes qui offrent au public un spectacle de qualité, rythmé et éclectique : de la gymnastique, du chant, de la danse, du piano et même de l’opéra. Les élèves couvrent toute une série de disciplines. Si tous font preuve de sérieux, retenons parmi les plus belles surprises la performance de Nadia, Bénédicte et Kadiza du Collège français, avec de superbes harmonies, une présence scénique et un talent certain, et celle de Chérine Sifri au piano pour Boat Song, aussi menue que son talent est grand. La soirée aura aussi permis aux spectateurs de voir que les jeunes s’intéressent à des genres moins populaires :
Adrien, l’un des animateurs de la soirée, a fait valoir sa belle voix de baryton lors d’un passage de Carmen et la jeune Elizabeth Fortier a montré sa maîtrise du ukulélé.
Au final, une belle soirée qui aura permis de vérifier que l’enthousiasme de la jeunesse peut faire bouger des montagnes. Ensemble, ils ont réussi leur pari de monter un spectacle enchanteur, tout en aidant ceux de leur communauté qui en ont le plus besoin, bien en phase avec le bel esprit de partage qui règne en cette fin d’année.