En janvier, le Regroupement des éditeurs franco-canadiens (REFC) donne le coup d’envoi pour leur nouveau projet : un club de lecture en ligne qui rejoindrait les citoyens de la francophonie canadienne d’un bout à l’autre du pays, ou aux mots de leur titre : d’un océan à l’autre.

L’initiative a pour but d’encourager la découverte d’œuvres littéraires retentissantes issue du Canada français, d’ouvrir la discussion et de faciliter les échanges à travers le pays. Être dernière un écran permet au moins de rejoindre une plus grande diversité et d’augmenter la participation des lecteurs.

Chaque mois, un ouvrage littéraire sera mis en vedette pour commencer les discussions et les échanges entre les lecteurs et l’écrivain.

Xavier Lord-Giroux, l’animateur chargé du projet, présente le projet : « En 2021, nous proposons 11 romans et 1 pièce de théâtre, du passé au présent, mais dans les profondeurs de la mémoire, les vallées de l’amour et dans les tourbillons des plus folles aventures ».

Après la lecture, le club offrira une capsule vidéo d’une entrevue avec l’écrivain, et une baladodiffusion à la fin du mois. Il y aura aussi un cercle de discussion sur la plateforme Zoom avec des lecteurs, un groupe Facebook et des critiques du roman sur le blogue.

Pour le mois de mars, D’un océan à l’autre met en vedette le roman Farida de l’écrivaine d’origine tunisienne Monia Mazigh paru au mois de janvier 2020. C’est son troisième roman et bien qu’il ressemble à son propre parcours et celui de ses ancêtres, c’est une histoire fictive.

Le récit suit les choix et obligations d’une jeune femme tunisienne pendant près de 50 ans de sa vie. C’est non seulement la vie d’une femme, mais celle d’un pays et de plusieurs générations d’une famille qui se retrouvent à la fois en Tunisie et au Canada.

« Je me suis amusée à créer une autre femme et imaginer ce qu’aurait pu être sa vie dans les années 1940 », explique Mme Mazigh, avec le sourire aux lèvres. Dans cette entrevue pour le Salon du livre à Montréal en 2020, l’écrivaine parle aussi de son inspiration. « C’est un peu rendre hommage à ma ville [Tunis], la ville qui m’a vu grandir et aussi les nouvelles villes qui m’ont accueillie. C’est la mémoire des lieux qui m’a beaucoup inspirée pour ce livre-là », affirme-t-elle.

Monia Mazigh a grandi à Tunis et habite au Canada depuis une trentaine d’années. Elle est professeure, militante pour les droits de la personne et personnalité de la politique canadienne. Au cours des années 2000, elle se fait connaître pour ces efforts envers la libération de son époux injustement expulsé et emprisonné en Syrie.

C’est en 2007 qu’elle commence à écrire pour être publiée. Elle se tourne vers l’écriture pour exprimer son militantisme. Ce sont ses mots et ses histoires qu’elle utilise pour lutter contre les préjugés et pour offrir une voix à la femme arabo-musulmane.

SOURCE – Élodie Dorsel