Une deuxième vague de diplômés universitaires en temps de pandémie viennent de terminer leurs études. La fermeture de l’économie canadienne aura maintenant affecté deux cohortes de diplômés. Alors qu’en est-il des récents diplômés qui mettent pied dans les grandes villes où un grand nombre de compagnies ne recrutent plus. Et pour ceux qui ont la chance de se trouver un emploi – un recrutement fait à distance – ils essaient par tous les moyens de former des relations significatives avec leurs superviseur et collègues par le biais d’un écran.
Pour Syd Lespouridis, finissante à l’Université de York, la fin de son parcours académique est comme une balloune dégonflée. « C’est bizarre, mais surtout triste, car on n’a pas l’impression que c’est une grande réussite qui vaut la peine d’être célébrée. D’un jour à l’autre, c’est juste fini sans qu’on souligne l’accomplissement », raconte-t-elle.
Pourtant, c’est un rite de passage important dans la société canadienne. Elle y a passé les quatre dernières années et dépensé une bonne partie de ses économies pour y arriver.
Cette dernière année a été particulièrement pénible. « Quand il n’y a pas de structure, comme ç’a été le cas, c’est tellement difficile de rester motivée et garder une routine », affirme-t-elle.
Puis il a y les étudiants qui sont les premiers de leur famille à recevoir un diplôme universitaire ou ceux qui ont choisi un changement de carrière. C’est un investissement marquant qui, pour l’instant, ne semble pas avoir de retour très valorisant.
Les études en musique de Mlle Lespouridis sont vraiment devenues très bizarres avec l’enseignement en virtuel. « Malgré le bon vouloir des enseignants, les leçons zoom ne sont pas aussi enrichissantes », explique-t-elle.
Elle aussi enseignait la musique aux plus jeunes, un emploi qu’elle a perdu à cause de la pandémie. Avec son expérience des cours de musique en ligne, elle n’a pas eu l’envie d’en offrir elle-même. « J’ai hâte de reprendre en présentiel, par contre! J’encourage les adeptes de musique à continuer d’explorer seuls et, pour mes élèves, on se retrouvera bien dans quelques mois », ajoute-t-elle.
Syd Lespouridis n‘a pas de plan pour sa sortie de l’université, car elle trouve qu’il y a trop de vagues dans son monde. « J’ai du mal à décider des prochaines étapes lorsqu’il y a tellement d’incertitudes et de changements d’un jour à l’autre », affirme-t-elle.
Par contre, elle veut prioriser les liens avec ses amis et les gens qui lui manquent en raison du confinement. « Être loin de mon système de soutien rend tout plus lourd. Cela m’a ouvert les yeux sur mes priorités » révèle-t-elle. Alors même si elle a dû déménager et se chercher un emploi, la récente diplômée « tente de rester positive et occupée ».
SOURCE – Élodie Dorsel
PHOTO (courtoisie de Syd Lespouridis) – Syd Lespouridis, finissante de l’Université York