Awoulaba 2013 a eu lieu dimanche 17 février. Ce concours de beauté s’adresse aux femmes rondes. Outre des visées de santé publique, il souhaite faire évoluer le regard sur ces beautés non conventionnelles, loin des clichés

Des poitrines opulentes, des ventres larges, des hanches vigoureuses, des fesses rebondies, des cuisses épaisses, mais des chevilles ciselées, des mollets fins, des poignets gracieux et des cous dessinés. Les Revoilà Awoulaba, le concours de beauté des femmes rondes. Les formes sont généreuses, les démarches gracieuses et souples, les sourires enjôleurs. Huit jeunes femmes prétendent au titre de Miss Awoulaba, et enchaînent les performances pour séduire un jury composé de six personnalités communautaires.

Huit jeunes femmes aux physiques baroques, tout en galbe, en volumes vertigineux. Des nymphes voluptueuses que ne désavoueraient ni Renoir, ni Rubens, ni Fragonard. Comme quoi les canons de beauté ont la consistance du vent des modes. En Afrique de l’Ouest, les femmes sont belles lorsqu’elles sont vigoureuses et larges. Et c’est également la beauté africaine que ce concours porte aux nues.

Plusieurs défilés, performances individuelles artistiques, de danses africaines, réponses à une question du jury, les épreuves pour les jeunes filles s’enchaînent, le temps pour elles de se changer. 

Entre deux défilés, quelques intermèdes musicaux dont le récital du percussionniste Amadou Kienou accompagné de ses musiciens. Un concours de danse avec des concurrents venus du public a achevé d’enflammer une ambiance déjà survoltée.

Peu avant minuit, la couronne est délicatement posée sur la tête d’Ama, 22 ans, qui étudie pour être une agente d’immigration. Elle laisse alors perler quelques larmes qu’une amie attentionnée essuie discrètement pour que le maquillage ne coule pas. L’émotion est à son paroxysme et la nouvelle Miss Awoulaba ne semble pas comprendre ce qui lui arrive. Les photographies de groupe suivent puis, c’est une soirée dansante endiablée qui clôturera une cérémonie à la gloire des beautés baroques. Comme le disait Amdou Kieno, le percussionniste, « ce soir, on est en Afrique ».