À l’occasion de la présence de Robert Guédiguan au Festival international du film de Toronto pour son film La Villa, l’Alliance française a organisé une rétrospective de ses œuvres du 10 au 13 septembre.

Au programme, trois films ont été présentés – Voyage en Arménie, My Sweet Pepper Land et Les Neiges du Kilimandjaro – suivis d’une rencontre exceptionnelle avec le cinéaste et sa femme et comédienne fétiche, Ariane Ascaride.

Issu d’une famille ouvrière marseillaise, Robert Guédiguan fréquente dès son plus jeune âge les salles de cinéma même s’il ne se destinait pas forcément à une carrière de réalisateur/ producteur. C’est en 1970 qu’il rencontre Ariane Ascaride à la faculté d’Aix-en-Provence.

Ayant réussi le concours du Conservatoire national supérieur d’art dramatique, Ariane Ascaride monte à Paris. Il la suit. Un choix déterminant qui change sa vie. « Peut-être que sans ce départ-là, je serais prof à la fac d’Aix-en-Provence. Ma vie aurait été autre. Je n‘aurais pas rencontré un cinéaste qui m’aurait demandé d’écrire un scénario avec lui », confie-t-il.

Ensemble, Ariane Ascaride et lui feront de nombreux films dont La Villa. Ce n’est pas la seule qu’on retrouve dans ses films. Il y a aussi Jean-Pierre Darroussin et Gérard Meylan, un ami d’enfance. Au fil des années, ils ont créé une complicité qui se ressent sur le plateau de tournage.

Autre particularité des films du cinéaste est Marseille, sa ville natale, chère à son cœur qu’on retrouve en fond de toile. « Mais les films pourraient être tournés ailleurs », mentionne-t-il à Claudia Hébert, animatrice de la soirée.

Cinéaste engagé, Robert Guédiguan fait des films pour « interroger le monde, pour le comprendre et y trouver des formes de justice, de lutte, de la dénonciation. (…) Pour moi, le cinéma est une manière de faire de la politique par un autre moyen », indique-t-il.

Autre corde à son arc, le métier de producteur qui l’emmène en Arménie, en Iran, au Kurdistan. « Aller trouver des gens qui ont besoin de raconter des histoires autrement plus fortes que ce qui se passe en Occident » est important pour lui. « C’est par goût d’aller chercher d’autres plaisirs, d’autres envies. De faire du cinéma par nécessité » ajoute-t-il.

Avec 20 films au compteur, Robert Guédiguan écrit des histoires sur la vie de tous les jours, sur les « pauvres gens » en référence à Victor Hugo. Et pourtant, est-il vraiment cinéaste? « J’ai mis extrêmement longtemps à me dire que je suis cinéaste. Je continue à peine à me le dire aujourd’hui. Après 20 films finalement, je dois l’être ». Un jugement peut être trop sévère de sa part!

Avec son accent marseillais chantant, son franc-parler et son humour, il a conquis les francophones présents ce soir-là.