C’est une plongée dans l’œuvre de Gérard Blain. Dès le 14 juin, le TIFF organise une rétrospective consacrée à l’acteur devenu réalisateur. Une série de films va donc être projetée, dans le grand cinéma de la rue King, en plein centre-ville de Toronto. Et ces projections montrent les deux visages de l’artiste passé des deux côtés de la caméra : des films dans lesquels il est à l’affiche, des films qu’il a réalisés. Une manière de découvrir, ou de redécouvrir, l’œuvre du « James Dean français ». La rétrospective s’intitule d’ailleurs Rebel Without a Cause : The Cinema Of Gérard Blain, référence évidente à l’acteur principal de La Fureur de vivre.

En tout, 12 films sont projetés. Tout commence avec un film qu’il réalise, Le Pélican, le 14 juin. C’est une histoire d’amour paternel, dans laquelle il campe un musicien qui espère renouer avec sa famille après avoir passé plusieurs années en prison. Dès le lendemain, autre œuvre signée Gérard Blain : Un enfant dans la foule ou comment le jeune Paul est livré à lui-même après avoir été abandonné. Dans une France occupée par les nazis, il lutte pour survivre et recherche de l’affection. Enfance, famille : beaucoup de films projetés dans le cadre de cette rétrospective permettent de souligner ces thèmes récurrents, dans l’œuvre de Gérard Blain.

Cette rétrospective met aussi d’autres réalisateurs en avant, notamment avec deux films projetés le 16 juin. Les Mistons, le « premier vrai film » de François Truffaut, raconte comment une bande d’adolescents tourmente Gérard Blain et sa femme, Bernadette Lafont. Puis Le Beau Serge, de Claude Chabrol, suit un jeune étudiant en théologie, souffrant de tuberculose, qui retourne dans sa petite ville natale. Blain est son ami d’enfance, il devenu alcoolique. C’est ce rôle qui l’a consacré. François Truffaut, Claude Chabrol : deux figures emblématiques de la nouvelle vague. Gérard Blain est d’ailleurs l’un des visages du mouvement né à la fin des années 1950 et qui révolutionna le cinéma français.

Le 16 juin toujours, changement de décor radical. Hatari! raconte les péripéties d’un groupe d’aventuriers en Afrique. Gérard Blain y partage l’affiche avec John Wayne. La rétrospective s’achève le 1er juillet. Avec la dernière œuvre du réalisateur, Ainsi soit-il, sorti en salles en 1999, un an avant son décès. Une histoire de vengeance et, surtout, un autre film qui insiste sur les liens au sein de la famille.

Rebel Without a Cause: The Cinema of Gérard Blain. Rétrospective au TIFF, du 14 juin au 1er juillet. Renseignements : https://www.tiff.net/ ou (416) 599-8433.