C’était soir de fête et de retrouvailles pour certains alors que des membres du personnel, bénévoles, administrateurs et de la communauté se sont réunis le vendredi 23 novembre, à l’hôtel Novotel à Toronto, pour célébrer le 40e anniversaire de Centres d’Accueil Héritage (CAH).

Sous le thème « Quel beau voyage! », ce cocktail dînatoire était l’occasion pour l’équipe de CAH de se réjouir après avoir obtenu récemment l’accréditation de l’organisme Agrément Canada, elle qui a travaillé pendant plus d’un an pour l’obtenir.

« C’est un peu comme si nous avions préparé nos valises en vue d’un long voyage. Nos bagages sont maintenant bien remplis et nous avons le cœur à la fête. Quel beau voyage nous allons faire tous ensemble », expliquait le conseil d’administration sur son carton d’invitation.

Agrément Canada est un organisme indépendant sans but lucratif qui soutient et évalue, à partir de bonnes pratiques scientifiques reconnues à l’échelle internationale, tous les établissements de santé et de services sociaux au pays. Les normes d’Agrément Canada exigent que CAH se conforme à plusieurs critères présentant des avantages considérables pour ses usagers. Le statut d’agrément est une fierté pour l’organisme et une reconnaissance publique quant à la qualité des soins et services offerts.

La soirée était animée par la chanteuse et comédienne Nathalie Nadon. Le cocktail était destiné à permettre aux participants de s’amuser et de célébrer le parcours de CAH depuis 40 ans. Donc pas de grandes cérémonies ni de longs discours. Les organisateurs avaient invité l’ancien directeur général Gérard Parent, qui habite aujourd’hui dans la région d’Aylmer, à raconter ses meilleurs souvenirs de son passage à la direction de l’organisme.

Cependant, au cours de cette période de réaffirmation des droits des francophones en Ontario, le message lancé par la présidente de CAH, Maryse Francella, était d’appoint : « Nous ne prenons rien pour acquis ».

Mme Francella a expliqué que malgré la confiance témoignée par les bailleurs de fonds, les clients, les partenaires et la communauté envers l’organisme, les dirigeants et employés de CAH continueront à se retrousser les manches pour se propulser vers l’avenir.

« La plupart d’entre vous connaissent bien l’histoire de CAH depuis sa création en 1978. Nous ne prenons pas pour acquis le travail de Simone Lantaigne, la pionnière qui, en arrivant à Toronto en 1952 du Nord ontarien, et connaissant bien les défis des francophones en milieu minoritaire linguistique, s’est retroussée les manches.

« Appuyée d’autres bénévoles francophones et avec beaucoup de détermination, elle a fait valoir les besoins de logements abordables, de programmes de jour et des services de santé communautaires pour les aînés francophones », raconte la présidente.

Le parcours de Mme Lantaigne avec les aînés francophones débute réellement au cours des années 1970. C’est à l’église du Sacré-Cœur de Toronto qu’elle les rencontre régulièrement dans la salle paroissiale après les messes dominicales. Dans un coin de cette petite salle, elle les aide à remplir leurs déclarations de revenus et se rend vite compte de l’utilité de son action ainsi que d’autres besoins encore plus criants. Son engagement lui fait vite réaliser que ce sont les personnes les plus dépourvues de services qui en reçoivent le moins (logement, foyer pour aînés en perte d’autonomie, centre de jour).

Elle rencontre alors un certain Fred Lafontaine, entrepreneur de la région, et son acolyte, Gérald Bouchard, qui se spécialisent dans la construction de maisons pour personnes âgées. En discutant avec eux de son plan d’offrir des services aux francophones vieillissants, M. Lafontaine lui propose de construire un édifice pour loger les vieillards francophones de Toronto, un endroit où elle pourrait leur offrir une meilleure qualité de vie.

C’est à la suite de cette rencontre historique que les premiers jalons vers la fondation des Centres d’Accueil Héritage sont mis en place par Fred Lafontaine, Gérald Bouchard et Charles E. Arsenault qui décident de former une corporation. Le 22 août 1978, Centres d’Accueil Héritage obtient sa charte provinciale d’organisme sans but lucratif.

« Nous ne tenons pas pour acquis les bénévoles dont plusieurs d’entre vous ici ce soir ont occupé le poste de présidence du conseil d’administration, ajoute Mme Francella. Sachant que certains ne sont malheureusement plus parmi nous, je souhaite tout de même à leur rendre hommage à partir de celle qui m’a précédée, soit Joyce Irvine, Annette Dubreuil, Diane Saint-Pierre, Isabelle Girard, Pierre Lalonde, André Gagné, Arthur Laprade, Jules Drouin, François Roy et Fred Lafontaine, lequel en 1978, avec Alain Bourassa et Gérald Bouchard, était un des signataires des lettres patentes de la corporation (à l’époque) des Centres d’Accueil Héritage. Sachez que leur vision de plusieurs sites n’est pas perdue. »

Puis la directrice générale Barbara Ceccarelli a tourné son regard vers l’avenir de CAH : « Notre futur est quelque chose que nous allons bâtir ensemble, avec nos clients, leurs aidants, notre personnel, nos partenaires et notre communauté francophone. Le reste du voyage va se dérouler autour de nos clients les plus vulnérables et à l’encontre de leurs besoins dans le signe de la créativité, de l’inclusion, de l’écoute active, du respect et du travail d’équipe.

« Notre itinéraire-voyage d’agrément nous a fourni une merveilleuse boussole qui nous guidera tout au long de notre chemin à venir. Plus que jamais, je suis certaine que nous sommes prêts pour aller à la rencontre de notre avenir avec confiance. Bien sûr il y aura des défis, mais je crois que nous sommes bien équipés pour les anticiper et même les transformer en opportunités », conclut Mme Ceccarelli.

 

PHOTO: Les employés de CAH avaient le cœur à la fête.