« Il faut nous voir comme des Franco-Ontariens », lance l’un des participants à la consultation sur les minorités raciales ethnoculturelles francophones organisée par l’Assemblée de la francophonie et animée par Léonie Tchatat, présidente de La Passerelle IDE.

« Le but est d’avoir des discussions franches », souligne Mme Tchatat et c’est ce qui s’est produit au cours de la soirée. Les membres de diverses associations et organismes dont Oasis, TFO et l’Association marocaine ont eu une discussion honnête sur leur place dans la communauté franco-ontarienne. Il faut noter qu’ils vivent souvent dans des conditions plus précaires que les autres francophones dans la province.

Au cours du débat, de nombreux sujets ont été abordés et notamment le fait que les minorités raciales ethnoculturelles francophones ne veulent pas être considérés comme des minorités, mais comme des Franco-Ontariens à part entière même s’ils ne sont pas nés en Ontario.

Carole Nkoa de TFO pense qu’il ne faut pas « étiqueter les minorités raciales ». Les minorités visibles se sentent également mal représentées en Ontario.

« Nous vivons en Ontario et moi, je suis Franco-Ontarien », lance l’un d’entre eux. Les minorités raciales ethnoculturelles francophones veulent avoir plus de place dans le paysage franco ontarien. Certains souhaitent même créer leur propre organisme pour faire entendre leur voix.

Un autre point abordé pendant la consultation est le manque de visibilité que rencontre l’AFO auprès des minorités visibles. Les francophones ont à plusieurs reprises indiqué qu’ils ne connaissaient pas l’AFO ou ne connaissaient pas bien son rôle.

L’échec de l’Union provinciale des minorités raciales ethnoculturelles francophones de l’Ontario a été aussi déplorée par tous lors de la soirée et certains ont même dit que rien n’avait avancé. « C’était une voix politique. Ce n’était pas pour la communauté. C’est comme si on avait conçu un petit parti », a renchéri un des intervenants.

D’autres sont plus optimistes et c’est le cas de Fayza Abdallaoui, présidente du MOFIF. Pour elle, l’initiative de l’AFO est un grand pas et les minorités visibles sont écoutées.

Du côté de l’AFO, le directeur général Peter Hominuk a été surpris par certaines réactions des invités, mais il demeure sensible aux différentes opinions qui ont été exprimées. « Je ne m’attendais pas à ce débat, mais je trouve que nous avons avancé », conclut-il. Il insiste sur le fait que le débat n’est pas terminé et va se poursuivre lors de tables de discussion.

 

PHOTO: Les participants à la consultation