La troupe de théâtre de l’école Étienne-Brûlé a fait sa représentation annuelle le 27 avril. Cette année, l’enseignant et metteur en scène Luc Bernier avait choisi la pièce Impair et Père de Ray Cooney, une farce qui possède tous les éléments comiques nécessaires pour faire rire le public.
Ce n’est pas la première fois que M. Bernier mettait en scène cette pièce assez compliquée. Il fallait trouver un comédien capable de jouer le Dr Martineau. Pour ce faire, l’enseignant avait un nom en tête : Rayan Sbeih.
Le jeune homme a tout de suite dit oui, mais il savait que ce projet allait demander beaucoup de travail et de son temps libre. « C’était un défi pour moi, mais je ne voulais pas me ridiculiser devant tous les gens que je connaissais donc je me suis donné les moyens de réussir », a-t-il confié. Le comédien en herbe impressionne. Il est parfait dans le rôle du Dr Martineau. Il est drôle, éloquent et, plus la pièce avance, plus il est paniqué par la situation. Il joue à merveille. Dans le rôle d’Hubert Joly, Eliot Pivato. Il fait des claquettes, a toujours le sourire aux lèvres et enchante le spectateur par ses gestes loufoques.
Au milieu de la pièce, le spectateur découvre M. Petitjean (Philip Boymans) qui est en fauteuil roulant. Jouant un vieux monsieur, le jeune comédien a été grimé et a pris la voix d’un vieil homme. Ces mimiques font énormément rire.
Les directeurs William (Abdoulaye Bah) et Willy (Mark Gourgui Mishriki) rentrent sur scène toujours en paire. L’un fait écho aux paroles de l’autre. Un ressort comique qui marche à chaque fois! Le personnage de Michel Comtois (Danny Andary), lui, adore se costumer. Il apparaît notamment en cowboy, puis en femme. Son sens de la décontraction et sa nonchalance donnent un plus à son personnage. Il n’a pas peur, ose tout et le public adore.
Les personnages féminins sont également très bons. À la base, dans la pièce originale, le Dr Martineau a un garçon. Dans cette représentation, le fils a été remplacé par une fille, Joanie, interprétée par Camille Bourget. Le personnage est un peu agressif, poussif. La jeune fille joue son rôle à la perfection. « Je voulais vraiment le rôle et je suis vraiment contente qu’on l’ait transformé en fille », confiet-elle. Hélène Martineau (Rifkat Mbae Ahamada), la femme du personnage principal, ne déçoit pas non plus.
Dans les rôles secondaires, il y a le personnage de l’infirmière (Roudomia Jean). Elle joue beaucoup avec son corps, fait de grands gestes, minaude un peu, ce qui fait exploser de rire le public. Citons également les très bonnes performances de Hodo Keyre (Mme Joly), de Mélodie Higgs (« la boss »), de Ameen Saghattchi (le sergent) et Natasha Pelletier (Sophie Paillard). Le rythme est bon, les scènes s’enchaînent avec aisance et sont drôles, citons notamment celle où les deux personnages principaux masculins Hubert et le Dr Martineau se prennent pour l’infirmière en chef, surnommée « la boss ».
Les comédiens sont tous déchaînés et ont une présence scénique indéniable. Ça joue bien et juste! Ces prestations, on les doit en grande partie à une mise en scène du tonnerre par Luc Bernier. Et le décor dans tout ça? Les détails sont impressionnants. Quand les portes s’ouvrent, on voit les mots « intensive care » comme dans un véritable hôpital. Derrière la vitre qui se trouve au centre du plateau, on distingue de « faux immeubles » qui ont été réalisés par Julie- Nadia Rancourt.
Pour que cette pièce fonctionne, il fallait que les comédiens soient bons et que le rythme soit là. Et c’est le cas. On ne s’ennuie pas du tout. De quiproquo en quiproquo, on découvre des personnages hauts en couleur qui nous font rire du début à la fin. Rendez-vous l’année prochaine pour une nouvelle production de qualité!
Photo (couverture) : la troupe de théâtre de l’école Étienne-Brûlé ( courtoisie Luc Bernier)