« Si ces murs pouvaient parler » est le titre de la nouvelle exposition présentée à l’Alliance française dont le vernissage a eu lieu le mercredi 14 mars. Pour l’occasion, le photographe et créateur de l’exposition, Colin Savage, était présent. Dans la galerie, une trentaine de photographies sont accrochées et montrent des lieux abandonnés de la région du Grand Toronto, de Buffalo et de Détroit.

L’artiste Colin Savage est passionné depuis qu’il est tout petit par « la beauté du délabrement ». C’est en 2007 qu’il commence à prendre des photos de lieux abandonnés. Des expéditions qu’il ne fait pas tout seul, mais en groupe, pour des raisons de sécurité. « Nous aimons voir ce qui a été laissé derrière par l’être humain et prenons en photo ce qui nous saute aux yeux », précise-t-il. Ce qu’ils font n’est pas d’entrer par effraction mais de pénétrer s’en y avoir l’autorisation. « Nous n’avons pas de permis officiel. Ce n’est pas forcément légal, mais nous ne cassons pas de fenêtre ou de porte », ajoute-t-il.

Ces endroits délaissés ont une histoire, un vécu. Des personnes y ont travaillé ou habité. Depuis, la nature a repris le contrôle et de la mousse pousse sur les murs comme on peut le voir sur certaines photos. Cela donne des images émouvantes, mélancoliques, hantées non pas par des fantômes mais par des histoires de vie. Les photos sont fascinantes et l’atmosphère des lieux photographiés est prenante. Une ambiance de désolation post apocalyptique se retrouve sur certains des clichés et transporte le visiteur dans un autre monde.

Parmi les lieux photographiés, Cadillac Stamping (Détroit), une usine de métallurgie abandonnée en 2015, la briqueterie Don Valley Brickworks (Toronto) et le sanatorium de l’hôpital de Muskoka pour les tuberculeux.

Certains sites quant à eux n’existent plus, notamment le General Electric Canada Royce Davenport Works (Toronto), une usine fermée en 1981, puis détruite et dont le site a été converti en condominiums.

Aucune mise en scène n’est faite et les clichés sont tous authentiques, parfois les gens y ont laissé des chaussures que le visiteur est en mesure de voir sur l’une des photos. Du point de vue de l’éclairage, tout est naturel. Le photographe se sert d’un appareil photo reflex bi-objectif (TLR en anglais) et n’utilise pas de flash ni de lumière artificielle. « Dans un endroit sombre, nous attendons que la luminosité soit bonne pour prendre la photo », ajoute M. Savage.

Ces sites capturés par l’œil avisé et expert de Colin Savage permettront aux visiteurs de découvrir un Ontario différent comme jamais vu auparavant. Une exploration urbaine à voir à l’Alliance française jusqu’au 12 avril.

 

PHOTO: Colin Savage pose devant quelques photos lors du vernissage