Le 6 décembre marque la Journée nationale de commémoration et d’action contre la violence faite aux femmes. À cette occasion Oasis Centre des femmes a organisé une discussion sur la violence fondée sur le sexe et le fémicide ainsi qu’une vigile au parc Allan Garden.

Pour parler de ce sujet d’actualité, Oasis avait fait appel à plusieurs intervenants dont Junior Mandoko, membre du Centre interdisciplinaire de recherche sur l’Afrique et le Moyen-Orient (Université Laval), qui développe un projet de recherche sur les droits des femmes immigrantes francophones victimes de violence à Toronto.

Dès le mois de janvier, M. Mandoko travaillera conjointement avec le Département « études des femmes » de l’Université York sur ce sujet et recueillera des témoignages de femmes immigrantes.

Un projet qui a pour but de répondre à trois questions fondamentales.

Quelles sont les stratégies pour prévenir la violence fondée sur les sexes? « Il est nécessaire de voir, dans le gouvernement ontarien, s’il y a des politiques ou des stratégies qui soutiennent les femmes francophones victimes de violence, et si elles sont efficaces », confie-t-il.

Quelles sont les politiques nécessaires et efficaces pour apporter du soutien aux femmes immigrantes francophones victimes de violence? Il faut essayer de voir au sein même du système juridique s’il y a des failles. « On considère seulement du point de vue du code criminel les agressions sexuelles. Cependant, il existe d’autres type de violences – verbale, administrative, économique, psychologique, structurelle et systémique – qui ne sont pas considérées du point de vue juridique. J’essaie de voir dans quelle mesure on va pouvoir insérer ces formes de violence dans le code criminel canadien », poursuit-il.

Comment réformer le système juridique et judiciaire canadien? « Je vais essayer de faire des propositions qui pourront aider les gouvernements ontarien et fédéral pour venir en aide à ces femmes victimes de violence », conclut-il.

Place maintenant à la voix d’une femme, Carley Hoja, jeune stagiaire d’Oasis et étudiante à l’Université York. Elle a fait une présentation sur la culture du viol qui, selon elle, « décrit un environnement social et médiatique dans lequel les violences sexuelles trouvent des justifications, des excuses, qui sont simplement banalisées ou acceptées ».

Elle en a profité pour donner des exemples précis qu’elle a vécus lors de son initiation à l’Université d’Ottawa où elle a fait son baccalauréat. « Je me souviens très bien dans un autobus, les guides d’initiation voulaient passer une chanson parlant de sexe non consentant. On voit que les agressions à caractère sexuel sont encouragées dans cet environnement », lance la jeune fille.

À la fin de la discussion, toutes les femmes se sont rendues au parc Allan Garden pour y déposer une rose rouge. Elles ont observé une minute de silence pour commémorer toutes les femmes qui ont perdu la vie suite à des actes de violence et pour celles qui en souffrent au quotidien.