Organisé conjointement par le Club Canadien et le Canadian Club, le dîner-conférence du 16 octobre promettait d’être des plus intéressants et de plonger ses participants dans l’univers parfois tortueux des relations internationales. En effet, Marc-André Blanchard, ambassadeur et représentant permanent du Canada auprès de l’Organisation des Nations Unies (ONU), était l’invité des deux distingués organismes.
Après le dîner, M. Blanchard a livré en 45 minutes un portrait global des défis présents et à venir en termes de politiques internationales et aussi des avantages que possède le Canada en la matière. Plusieurs évènements et conflits ont des échos à l’ONU dont le Canada a toujours été un membre très actif. Plus que jamais, son leadership est en demande dans le monde et M. Blanchard a d’ailleurs évoqué certaines confidences qui lui ont été faites en ce sens.
Parmi ses atouts, le bilinguisme n’est pas des moindres. La réputation de l’anglais comme langue polyvalente n’est plus à faire et, quant au français, la démographie jouera en sa faveur. En 2050, plus de 750 millions de gens auront l’idiome de Molière pour langue maternelle dont la majorité vivra en Afrique.
À ce propos, Marc-André Blanchard a souligné que l’émergence des marchés africains est l’objet d’une attention considérable des milieux économiques et politiques d’Asie alors que cette réalité passe largement inaperçue en Occident. Le Canada, comme les autres, accuse un retard en la matière, portant davantage attention aux drames de ce continent qu’à son potentiel. Ce sera donc une situation à surveiller de près.
M. Blanchard s’est aussi attardé à répondre aux critiques qui sont faites à l’ONU, souvent dépeinte comme un lieu de bavardage dont les résultats sont au mieux mitigés. Or, discuter est en soi une façon d’agir, comme le rappelle M. Blanchard, et fait souvent une différence dans l’avancement de plusieurs dossiers. Bien sûr, certaines critiques sont parfois fondées, notamment en ce qui touche à l’administration, et l’ambassadeur a convenu que l’organisation a besoin d’être réformée. Cependant, il faut se garder des attentes irréalistes et des pronostics hâtifs : « Quand on juge l’ONU, n’oublions pas que nous mettons à son agenda les pires problèmes de l’humanité. »
Ces problèmes, le Canada travaille fort pour les résoudre. Ses engagements se sont récemment multipliés en ce qui touche aux missions de paix et au développement socioéconomique. Un autre défi que la planète devra affronter réside dans l’explosion démographique et, si elle est mal gérée, ses retombées en termes de migrations, d’employabilité, de pauvreté et de criminalité.
Les changements climatiques demeurent un sujet crucial et qui sera d’autant débattu qu’il implique des investissements considérables pour y faire face. Le secteur privé sera sollicité à cet égard et, comme l’a rappelé le représentant du Canada à l’ONU, c’est de toute façon dans son intérêt de contribuer à atténuer les bouleversements du climat dont les conséquences sont de plus en plus coûteuses.
Le Canada continuera à faire une différence sur la scène internationale en nouant des partenariats ambitieux, chose qui lui est déjà familière. Marc-André Blanchard s’est fait enthousiaste quant aux occasions qui s’offrent aux Canadiens de s’illustrer dans le monde et sa conférence se voulait autant un état des lieux qu’un appel à l’action. L’avenir s’annonce brillant, pour peu qu’on s’y prépare.
PHOTO: Le dîner-conférence a rassemblé les membres du Club Canadien et du Canadian Club.