Le Club canadien de Toronto conviait ses membres à son déjeuner d’affaires du 21 mars, activité qui s’inscrivait dans le cadre de la Semaine de la francophonie. Le conférencier pour l’occasion était Maxime Bernier, député conservateur de Beauce et candidat à la chefferie du Parti conservateur du Canada. Le thème de son allocution : comment l’économie canadienne devra-t-elle s’adapter à Donald Trump?
L’élection du président américain pose un défi particulier au Canada, les États-Unis étant non seulement notre principal partenaire commercial, mais aussi notre principal concurrent. L’économie canadienne devra s’adapter aux changements souhaités par le nouveau président, en particulier sur le plan de la renégociation du libre-échange et de la réduction annoncée du fardeau fiscal et réglementaire aux États-Unis.
Lors de sa visite devant la francophonie torontoise, Maxime Bernier a presque dévoilé l’entièreté de sa plateforme électorale. Il a notamment promis de faire disparaître la taxe sur le carbone, en plus de prôner l’élimination des transferts fédéraux en santé, la privatisation de Postes Canada et la déréglementation des télécommunications.
Par rapport à l’impôt, Maxime Bernier ferait passer de cinq à deux le nombre de paliers d’imposition. Un taux unique de 15 % s’adresserait aux personnes ayant un revenu de 15 000 $ à 100 000 $. « Environ 1,2 million de Canadiens à faible revenu cesseraient ainsi de payer de l’impôt », précise M. Bernier. Il affirme être le seul candidat prenant la défense des citoyens sur des sujets sensibles comme l’abolition des subventions aux entreprises et la gestion de l’offre.
« Abolir les subventions tout en baissant les impôts des entrepreneurs amènerait des économies de cinq milliards par année. La gestion de l’offre nous coûte 2,6 milliards par année pour protéger 10 % des agriculteurs alors que les Canadiens paient le double du prix pour les œufs et le lait. Il suffirait de tenir une période de transition sur huit à dix ans pour négocier des compensations raisonnables », croit le député de Beauce.
Ouvert à la réouverture de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA) prôné par le président Donald Trump, Maxime Bernier veut toutefois une politique d’immigration différente des États-Unis, mais sans tomber dans la grande ouverture de Justin Trudeau. « Il faut augmenter le nombre d’immigrants à caractère économique et diminuer les taux de réfugiés et de réunions des familles. Pour les étudiants étrangers voulant la citoyenneté canadienne, il faut accélérer le processus, car ces gens-là sont déjà bien intégrés dans notre pays », dit-il. Le chef du Parti conservateur sera choisi le 27 mai à
Toronto.

Photo : Maxime Bernier, candidat à la chefferie du Parti conservateur du Canada.