C’est un véritable tour de force qu’a réussi à faire Thomas Gallezot. Réunir une cinquantaine de personne au Salon du livre de Toronto, un jeudi soir, pour préparer la future échéance et réfléchir au fonctionnement, mais surtout à la représentativité du futur Comité. C’est sur la petite scène Radio-Canada du Salon qu’ont eu lieu les discussions.
Le public était à la fois très nombreux (il n’y avait pas assez de chaises pour tout le monde), très diversifié (presque tous les âges et les composantes culturelles étaient représentés) et très enthousiaste. De nombreuses personnes ont pris la parole.
L’idée était de montrer une communauté unie dans sa diversité et prête à débattre. Patrick Boily, secrétaire de l’ACFO Toronto, a bien insisté sur l’importance de l’échéance des élections d’octobre prochain. « On a 10 mois pour montrer l’importance de la communauté, montrer qu’il y a une force et une vitalité », a-t-il affirmé.
Freddy Kabongo, président de la COCOT, organisme représentatif de la population congolaise de Toronto, a insisté sur les différentes attentes des communautés. Par exemple, les nouveaux arrivants n’auront pas nécessairement les mêmes besoins que les francophones nés au Canada. Dans l’ancien CFVT, « des choses n’ont pas marché », a-t-il fait valoir.
Autre intervention intéressante, celle de Claire Francoeur, du Conseil scolaire Viamonde (CSV), qui a insisté sur des sujets concrets tels que la sécurité et la santé. « Il faut se concentrer sur les bases », a-t-elle précisé. Rappelant qu’elle devait lutter pour avoir des brochures sur la sécurité en français pour les écoles du CSV. Elle a également évoqué la création d’une « solidarité francophone ».
En ce qui concerne la représentation du Comité, Clarisse N’Gana, dernière présidente du CFVT avant sa dissolution, a déclaré qu’il fallait séparer les organismes communautaires et ceux pourvoyeurs de services, et que seuls les organismes communautaires devraient siéger au Comité pour éviter tout conflit d’intérêt.
Le président de l’ACFO Toronto, Gilles Marchildon, a expliqué le rôle clé qu’a joué son organisme dans les négociations avec la mairie et le conseiller Peter Milczyn, auteur de la motion remettant le CFVT en jeu.
En ce qui concerne le choix des francophones qui pourraient siéger à ce comité, l’avocat Gérard Lévesque a évoqué un système calqué sur le fonctionnement des élections des conseillers scolaires francophones, avant qu’ils ne soient indépendants, c’est-à-dire que tous les contribuables francophones auraient le droit de vote.
Durant toute la tenue des débats, Thomas Gallezot a joué son rôle d’animateur, encourageant les orateurs, et relançant les débats lorsqu’il le fallait. Il s’est montré ravi de l’enthousiasme suscité par son initiative : « La ville ne sera pas bilingue si on ne montre pas nos muscles ».
Photo : Thomas Gallezot