Horreur, malheur! Une terreur espagnole!

Il fut un temps où Almodovar régnait en maître absolu sur le cinéma espagnol. Si le réalisateur est toujours l’un des chouchous du public, une nouvelle génération s’est mise en marche depuis quelques années et elle n’est pas passée inaperçue.
Connaissez-vous les noms Álex de la Iglesia, Jaume Balagueró, Paco Plaza, J.A. Bayona, Nacho Cerdà, Juan Carlos Fresnadillo ou Guillem Morales? Ils sont à l’origine des sueurs froides de bon nombre de cinéphiles, eux qui ont réinventé le genre du cinéma fantastique et d’horreur.

La réalisatrice Joanne Belluco est tombée sous le charme de cette frayeur hispanique et lui a dédiée son second long métrage documentaire, THE TERROR GROUP La relève espagnole (2012) qu’elle présentait le jeudi 20 octobre à l’Alliance française.

Filmé entre Madrid et Barcelone et au Festival du Film fantastique de Stiges en Catalogne, le documentaire donne la parole à cette monstrueuse « nouvelle vague » qui s’est imposée sur la scène internationale avec des films comme Les Autres (2001) de Alejandro Amenábar, Rec (2007) de Paco Plaza et Jaume Balagueró, ou encore L’Orphelinat (2007) de Juan Antonio Bayona.

« Le cinéaste, du fait de ses films et de ce qu’il représente, est un personnage pour moi », explique Joanne Belluco qui, plutôt que d’interviewer, met en scène les réalisateurs dans un documentaire qui place le spectateur sous pression.

THE TERROR GROUP La relève espagnole, ponctué d’extraits de films, met en lumière toute une scène artistique du cinéma contemporain, avec en chef de file, Alex de la Iglesia réalisateur du film, si on ne devait en citer qu’un, Le Jour de la bête (1995), oeuvre mythique qui deviendra un film fondateur pour la plus jeune génération.

Darkness (2002) du réalisateur Jaume Balagueró est le premier film qui fera basculer Joanne Belluco du côté obscur et elle le recommandait aux spectateurs de l’Alliance. Avec Rec (qui connut un tel succès populaire qu’il existe deux suites du film), difficile de ne pas tomber du canapé ou de ne pas crier d’effroi tant l’ambiance est pesante.

Pousser les spectateurs à la limite du supportable de l’angoisse, tel est le tour de force de ces cinéastes. Utilisant les codes très graphiques du cinéma américain, mais sans aller trop loin dans le gore, les réalisateurs utilisent le fantastique pour nous rappeler à nos plus grandes peurs et réveiller les monstres de notre enfance. Mais les monstres, non, ça n’existe pas! On vérifie tout de même sous son lit après avoir éprouvé l’effroi espagnol…