La chanteuse lyrique francophone Renée Moreau a donné un concert exceptionnel le samedi 14 septembre, au Heliconian Hall. Le spectacle avait pour thème l’amour et ses différentes phases. Du désir à la passion, de la passion à l’angoisse, de l’angoisse aux regrets…

Sa voix s’élève, pure et cristalline. Elle emplit le Heliconian Hall jusqu’au plus profond de ses poutres, résonne entre les spectateurs, conquiert le haut plafond de cet ancien temple du quartier chic de Rosedale. Elle nous revient ensuite dans la figure, comme une vague fraîche. Une vague heureuse, d’un bonheur aussi intense que communicatif. On se prête à sourire. Certains battent la mesure. D’autres restent coits, les yeux brillants, profitant simplement de l’instant. Renée Moreau est sur scène, avec son pianiste, le talentueux Adolfo de Santis. Elle invitera également son frère, Guy Moreau, ainsi que Laurance Tran pour quelques morceaux.

Dans une belle robe rouge bien mise en valeur par  l’éclairage tamisé, elle enchaîne les chansons d’amour en anglais, en italien et, évidemment, en français. Entre deux tours de chant, elle explique, parle, se donne. Elle ouvre les bras comme pour embrasser le public dans son ensemble, puis joint les mains, touchée par tant d’attentions et d’enthousiasme.

Au programme, l’amour. Et ceux qui en parlent le mieux. Puccini, évidemment. Le compositeur qui a remis le romantisme au centre de la création musicale italienne, les rendant indissociables l’un de l’autre. O moi bambino caro, et Si, Mi Chiamano Mimi… Soudain, on est en Toscane.

Viennent ensuite Piaf, sa Vie en rose et son Hymne à l’amour. Et puis Cole Porter, et de nouveau Puccini avant de finir par Poulen et Les Chemins de l’amour. « C’est surtout les chansons qui me tiennent à cœur, raconte Renée Moreau. J’adore Puccini, les sentiments dans les histoires, je m’en sens vraiment proche. »

Et pourquoi ce thème étrange et fascinant, celui de l’amour? « Sans amour, la vie n’a pas beaucoup de sens, glisse-t-elle d’une voix assurée. La musique et l’amour sont liés. Il y a beaucoup de thèmes, dans la musique, dans l’opéra. Mais moi, je retiens cela. L’amour. »

Pour Renée Moreau, cette représentation était son premier spectacle solo. « Ça roulait carré au début et puis je me sentais beaucoup mieux. J’ai senti un public très chaleureux. J’étais concentrée sur la performance, mais je pouvais sentir que j’étais bien reçue. » On retrouvera l’artiste (qui fait de la musique en plus de son travail de réalisatrice à CBC) au mois de février, avec la compagnie Toronto City Opera, pour l’opéra de Carmen. Elle y interprétera le rôle de Michael, qu’elle prépare déjà avec gourmandise.

Photo : Renée Moreau