À l’image de l’immense dragon qui s’étirait avec souplesse au beau milieu de la place Dundas en ce matin du 8 août dernier, quelque 1000 participants, venus de 23 pays, exécutaient des mouvements de taï-chi en parfaite harmonie pour le plaisir des passants. Chaque année, la Société de taï-chi taoïste du Canada célèbre ainsi la Journée internationale de sensibilisation au taï-chi taoïste, une discipline qui présente des enchaînements d’étirements et de mouvements lents et doux.
« Lors d’événements comme celui-ci, nous voulons montrer au monde que le taï-chi apporte un bien-être à la fois physique et spirituel », explique Karen Laughlin, présidente de la Société internationale de taï-chi taoïste. Jim Nicholson, secrétaire de l’Institut de taoïsme Fung Loy Kok, précise que cet art fut introduit au Canada en 1970 par Moy Lin-shin, un maître et moine taoïste venu de Chine. Depuis, le taï-chi a conquis le reste du pays puisqu’on compte quelque 14 000 pratiquants au Canada. Le mouvement s’est aussi étendu dans 26 autres pays et touche aujourd’hui environ 37 000 personnes.
Un bon nombre de francophones étaient présents au rassemblement. « J’ai trouvé ça beau et j’ai voulu essayer. Je pratique le taï-chi pour réduire le stress », confie Mélanie Glaettli, venue de Lausanne non seulement pour représenter la Suisse mais aussi renouer des amitiés tissées lors d’un précédent séjour de deux ans dans la Ville reine. La Bruxelloise Véronique Massinger avoue qu’elle se sentait « rouillée » et souhaitait faire une activité qui la fasse bouger. La Stéphanoise Cécile Breugnot voulait elle aussi faire de l’exercice, mais sans que ce soit trop contraignant. Adèle Toutant de Montréal fut attirée par la tradition taoïste et la forme de méditation en mouvement qu’offre le taï-chi. Johanne Safar a découvert le taï-chi par hasard et s’est mise à suivre un cours à Brampton il y a 20 ans.
Toutes affirment que la pratique régulière des 108 mouvements que comporte le taï-chi taoïste permet de maintenir l’élasticité de leur corps, d’oublier les tracas habituels du quotidien et de se maintenir en bonne santé. Certaines vont plus loin et explorent la spiritualité qui s’attache au taï-chi à travers la méditation et les chants psalmodiés. Au début, deux heures hebdomadaires étalées sur une période de trois mois suffisent pour apprendre les rudiments. De toute façon, la pratique en groupe et la mémoire collective qui en résulte aide à bien mémoriser les mouvements. Par la suite, les pratiquants aménagent quelques minutes dans leur vie de tous les jours.
Elles affirment que leurs yeux brillent en sortant d’un cours. Une meilleure circulation sanguine et la bouffée d’oxygène qui entre dans leur corps font qu’elles se sentent moins fatiguées. Les quelques passants qui ont essayé le taï-chi ce matin-là à la place Dundas semblaient être bien d’accord.
Pour plus de renseignements à propos du taï-chi taoïste, consultez le site : www.taichitaoiste.org.
Photo : Quelque 1000 participants venus de 23 pays ont exécuté des mouvements de taï-chi.