Suzanne Ferguson ne se lève pas aux aurores, elle se lève en pleine nuit. Bien avant le coq. En général, vers 3 h du matin. Avec un emploi du temps bien précis devant elle : arriver suffisamment tôt en ville pour décharger son camion, monter sa tente, dresser ses tables, disposer ses fruits et ses légumes avant 10 h, pour les premiers clients.
Suzanne habite Stouffville, à quelque deux heures de route de la ville. Elle travaille pour la ferme Barry, propriété de la même famille depuis les années 1930.
« La ferme produit des fraises, des framboises, des bleuets, des citrouilles, des courges et de l’ail », explique Suzanne. Mais elle vend également les produits des autres fermes de Stouffville : pêches, oignons, tomates, poivrons, maïs… Un peu de tout!
Tous les mardis, et parfois le samedi, du matin au soir, Suzanne vend ses fruits et ses légumes aux citadins. Les autres jours, elle visite d’autres villes telles qu’Oshawa ou Whitby. Quant à savoir si les gens des villes sont différents : « Oui, ils sont différents, mais pas beaucoup. Et puis ici, on est au centre-ville de Toronto, les gens sont pas mal tous différents et gentils. À date, je n’ai jamais eu de problèmes avec personne! » D’ailleurs, Suzanne se déclare surprise par le nombre de francophones que composent sa clientèle, elle dont les enfants sont bilingues et qui parle français à la maison. « J’ai au moins cinq clients réguliers ici, à Toronto, qui viennent toutes les semaines et d’autres qui viennent de temps en temps, dit-elle. À Toronto, tu ne t’attends pas à entendre autant parler français! »
Ce qu’elle aime, dans son métier, c’est le contact humain. Et puis, elle se sent à l’aise avec sa notion éthique du commerce. « Nous faisons des prix justes pour des produits de qualité. Presque tous les paniers sont à 3 $. » Et il y a l’assurance de savoir que les produits sont cultivés localement, que les fraises bien rouges n’ont pas fait des milliers de kilomètres dans un camion gigantesque depuis le Mexique ou la Californie.
Beaux, bons, pas très chers et locaux. Vendus avec le sourire de Suzanne en prime et en français s’il-vous-plait! Que demander d’autre?
Photo : Tous les mardis, Suzanne Ferguson vend ses fruits et légumes.