C’est à la suite d’une rencontre avec le célèbre contrebassiste et compositeur québécois Michel Donato que Sonia Johnson s’est mise à chanter du jazz. Formée en tout premier au répertoire classique, elle fut alors véritablement emballée par cette découverte.

« Ce que j’aime le plus dans le jazz c’est la liberté, la spontanéité et la créativité », expliquait-elle tout récemment avant de monter sur la scène du Jazz Bistro de Toronto. Accompagnée par Nick Fraser à la batterie, Jon Maharaj à la contrebasse et Amanda Tosoff au piano, Sonia Johnson s’est produite au cours de deux soirées dans cette « boîte à jazz » du centre-ville.

Sonia Johnson n’en n’est pas à sa première incursion hors Québec. Elle s’était déjà rendue à Whitehorse il y a quelque temps. Ce dernier périple en Ontario s’est poursuivi par une apparition au festival de musique du monde Sunfest à London.

Après avoir interprété les œuvres des autres pendant une dizaine d’années, elle écrit ses propres textes et compose sa musique depuis une dizaine d’années. Le fruit de son travail fut récompensé en avril 2012 quand elle se vit décernée le Juno du meilleur album vocal de jazz de l’année pour Le Carré de nos amours. Ce fut une petite révolution dans le monde du jazz puisque c’était la première fois qu’une composition française gagnait dans cette catégorie. Depuis cette consécration, un autre album, Triades, réalisé avec deux autres chanteurs, Annie Poulain et Charles Biddle Jr, est paru à l’automne 2012. Elle projette au printemps 2014 la sortie d’un autre album, solo cette fois, qui devrait servir de tremplin pour une participation au Festival de Pully Lavaux, un événement  qui se déroule tous les étés en Suisse et met en valeur les musiciens francophones du Canada.

Les textes de Sonia Johnson et la mélodie de ses chansons s’allient parfaitement à sa voix riche, veloutée et très agréable à écouter. Elle chante aussi bien en anglais qu’en français, voire même en portugais. Elle écrit également des textes pour les autres et collabore régulièrement avec des auteurs réputés comme Stanley Péan, Christian Mistral et Marc Chabot.

Les amateurs de jazz torontois, plus habitués à écouter du jazz en anglais, apprécièrent tout particulièrement ce petit « French touch » d’un soir. Les quelques francophones présents dans la salle furent également ravis.

Photo : Sonia Johnson au Jazz Bistro de Toronto