À l’occasion du 50e anniversaire de la création de la commission Laurendeau-Dunton, le Collège Glendon a organisé un Forum de la Francophonie torontoise, qui a rassemblé les grandes figures de la communauté, et dont le point d’orgue fut une allocution du commissaire aux langues officielles du Canada, Graham Fraser.

Il y a 50 ans, pour répondre à la fois aux aspirations légitimes des Canadiens français, aux changements de société et aux velléités séparatistes d’une partie de la population québécoise, le premier ministre Lester B. Pearson a mis en place une commission d’enquête. La commission royale d’enquête sur le bilinguisme et le biculturalisme – la commission Laurendeau-Dunton – des noms de ses deux présidents, André Laurendeau et Davidson Dunton.

M. Fraser, ancien journaliste, connaît le sujet sur le bout des doigts. Et c’est pour parler de cette commission qu’il est invité. Pourtant, il n’a pas pu s’empêcher de commencer son propos en rendant hommage à la Francophonie torontoise, et surtout à sa diversité. « La Francophonie de Toronto représente la francophonie du monde, dans sa diversité », a-t-il mentionné. Il est vrai que la moitié des francophones résidant à Toronto sont nés à l’extérieur du Canada, et viennent des quatre coins du monde.

M. Fraser s’est dit très attaché aux célébrations des anniversaires de grands évènements canadiens, en particulier pour leur fonction d’éducation publique, notamment pour les immigrants. En ce qui concerne les conclusions de l’enquête, qui a débouché sur une prise de conscience des inégalités entre les anglophones et les francophones, dans l’attribution des postes de direction, mais aussi dans l’accès à l’éducation des minorités francophones au Canada par rapport aux minorités anglophones au Québec. Le bilinguisme officiel devient réalité, la Loi sur le bilinguisme est votée en 1969, et un poste de commissaire aux langues officielles est créé.

Avant cette brillante allocution, le Forum de la Francophonie torontoise a consisté en trois tables rondes, une sur la culture, une sur la santé et une sur l’éducation. De l’avis des participants, les débats étaient très intéressants, notamment celui sur la santé qui posait la question de la pertinence d’une politique d’intégration dans le système anglophone, sachant qu’une politique similaire avait échoué dans le domaine de l’éducation postsecondaire.

Bref, une journée prolifique et une expérience qui devrait faire des petits.