Jean-François Gérard

Après les gouttes du début de matinée, c’est finalement sous un grand ciel bleu que le 107e anniversaire de la bataille de la crête de Vimy a été commémoré le dimanche 14 avril. Aux côtés des dignitaires officiels, les élèves du Lycée français de Toronto (LFT) et de la Toronto French School (TFS) ont occupé un rôle central dans la cérémonie.

Devant le cénotaphe, c’est-à-dire le Monument aux morts devant l’ancien Hôtel de Ville de Toronto, une centaine de personnes ont célébré ce moment d’entraide militaire des Canadiens envers les Français en avril 1917, lors de la Première Guerre mondiale. Une aide renouvelée quelques années plus tard en 1944. Cette bataille est aussi considérée comme un événement fondateur dans l’évolution du Canada vers l’indépendance complète par rapport à la Grande-Bretagne.

La présence des écoliers était palpable dès les morceaux d’ouverture avant le début formel de la cérémonie puisque l’ensemble à vents de la TFS accompagnait l’orchestre du 7e Régiment de l’Aviation royale canadienne de Toronto. À plusieurs reprises, les musiciens ont rythmé le déroulement avec des morceaux patriotiques ou fraternels. Plusieurs chefs d’orchestre se sont succédé au pupitre.

Dès le discours de Reconnaissance des terres aux derniers mots, les voix de la nouvelle génération, en français et en anglais, se sont faites entendre à travers des poèmes, chants et autres allocutions. « Nous nous engageons pour que notre génération garde le souvenir des sacrifices passés », a notamment lu une élève dans un message de paix et d’espoir en fin de cérémonie.

Avant cela, la cheffe d’établissement du LFT, Barbara Martin, a décrit la matinée comme « un moment de souvenir, mais aussi un appel à l’action pour les générations futures ». Son homologue Normand Gaudet a, pour sa part, souligné l’importance de l’Histoire, qui parfois pour les élèves s’apparente à « des choses qui n’auraient pas de signification ». Alors que selon lui les souffrances actuelles du monde viennent de « leçons non apprises ».

Bertrand Pous, le consul général français dont c’était la première participation depuis sa prise de poste à l’été, a été le seul à faire un lien avec l’actualité mondiale en soulignant que le Canada et la France coordonnent aujourd’hui leurs efforts « pour permettre la victoire de l’Ukraine ». Il a aussi rappelé les mots du Général de Gaulle devant le Parlement d’Ottawa en 1944, « ce sont les mauvais jours qui font les preuves de l’amitié ».

« Nous sommes des enfants de la paix, a conclu le maître de cérémonie, le bel exemple est cet ensemble multigénérationnel. » Avant les derniers morceaux, ses ultimes mots furent : « Nous nous battrons pour la paix ».