Les élèves du Collège français ont visité récemment le Musée Gardiner et l’exposition immersive de Karine Giboulo. Lorsque les visiteurs y pénètrent, ils entrent dans un monde à la fois familier et étrange. L’artiste montréalaise invite son public à une réinvention immersive de sa maison.
Ramenée à la vie par plus de 500 figurines miniatures en argile polymère, cette maison n’est pas ordinaire. Les chiffres racontent des histoires qui se déroulent à l’intérieur ou sur des meubles de maison, des appareils électroménagers et des objets du quotidien.
Sur le comptoir de la cuisine, une file de personnes masquées, et socialement distanciées, attendent l’accès à une banque alimentaire. Dans la chambre, le tiroir d’une commode s’ouvre pour révéler des rangées de travailleurs d’usine masqués penchés sur des machines à coudre industrielles. Dans la buanderie, un fer oublié provoque un incendie de forêt, forçant les animaux à fuir leur habitat naturel.
Housewarming est la réponse de l’artiste à la pandémie de covid qui a commencé en 2020, et aux vagues de confinement et d’isolement qui ont suivi. Il s’agit d’un documentaire sculpté d’expériences individuelles et collectives ancrées dans l’actualité.
Avec la pandémie comme présence constante, les dioramas colorés qui fournissent chaque pièce invitent à réfléchir aux défis auxquels nous sommes confrontés en tant que société. Leurs histoires amplifient les thèmes relatifs à la connectivité et à l’isolement, au vieillissement et aux soins, au travail et au consumérisme, à la crise climatique, à l’insécurité alimentaire et à l’instabilité du logement.
Ce voyage intime dévoile également un récit personnel d’acceptation de soi et d’identité et nous transporte dans le monde de l’enfance, une période critique dans le développement de la conscience du monde.
La maison est, avant tout, un cadre pour considérer notre place dans le monde et les connexions qui nous unissent. En transformant des meubles, des appareils électroménagers et d’autres objets du quotidien en véhicules de narration, Karine Giboulo invite à contempler comment chaque habitation domestique contient le monde et son histoire, et comment nous nous approprions le monde plus large à travers les biens matériels qui remplissent nos espaces. Le foyer émerge ainsi comme un portrait – à la fois un reflet et une extension du soi.
Toujours directs et incisifs, les microcosmes de l’artiste articulent des juxtapositions inattendues – ludiques et tristes, réalistes et absurdes, poétiques et politiques – suscitant une gamme d’émotions allant du plaisir à l’empathie profonde.
Plus le spectateur regarde de près la maison, plus il peut se reconnaître dans les scénarios et leurs protagonistes. Il est certain que nous verrons nos propres maisons différemment. Cette exposition de Karine Giboulo au Musée Gardiner se termine le 7 mai.
Après cette immersion dans l’univers de l’artiste montréalaise, les élèves ont participé à un atelier de poterie. Bref, une journée d’apprentissage et de découvertes pour le groupe du Collège français.
Source et photo : Collège français. Les élèves ont participé à un atelier de poterie au musée Gardiner.