L’Université de l’Ontario français (UOF) et son Carrefour du savoir et de l’innovation, en partenariat avec le Bureau du Québec à Toronto, accueillaient le scientifique en chef du Québec, Dr Rémi Quirion. Au cours de la conférence, il a été question de son rôle et du nouveau Réseau francophone en conseil scientifique qu’il a créé à l’automne 2021 à Montréal.

Le recteur de l’UOF, Pierre Ouellette, soulève plusieurs questions au cours de son introduction. « Comment l’UOF peut-elle s’assurer une contribution positive à cette crise, ce climat politique actuel? Quelle est la place de la francophonie? », demande-t-il. Les réponses semblent se trouver dans une meilleure collaboration entre plusieurs disciplines et sphères.

Rémi Quirion, qui offre l’expertise et les conseils scientifiques de son équipe au gouvernement québécois, affirme que les bonnes décisions du gouvernement sont possibles lorsque les intéressés sont correctement informés.

« Bien que les gouvernements doivent tenir compte de nombreux facteurs, la science devrait être au sein de toutes les décisions », précise le scientifique. Ses travaux académiques s’étirent sur plusieurs années et il est une des sources les plus citées en neuroscience.

Son mandat est aussi de mieux valoriser les sciences en français. Quelques projets en cours incluent la création de nouveaux termes en français pour le domaine de l’intelligence artificielle et de la physique quantique. Son équipe s’aligne vers le concret durant ses interactions avec le gouvernement. « Souvent les décisions doivent se prendre le lendemain, l’information doit être concise », explique Dr Quirion. Les grands rapports ne sont pas le format qu’il utilise pour des communications si urgentes.

Pourtant, même le scientifique en chef agit en sorte de pont entre la science et le diplomatique/politique. L’importance d’avoir des connaissances du monde scientifique semble primordiale pour une société en santé.

« La littératie scientifique est très importante, car c’est une façon de combattre la désinformation. Il faut faire connaître la méthode scientifique pour que les gens comprennent comment les informations sont trouvées », indique-t-il. La méthode scientifique s’inscrit aussi dans la bonne habitude de vouloir vérifier ses informations et de chercher plus loin pour être bien informé, et ce, sans se laisser emporter par la vague de vulgarité qui déferle à tout bout de champ sur les réseaux sociaux.

D’un côté positif, la pandémie a permis une plus grande collaboration entre les scientifiques du monde entier. « Ça été une énorme mobilisation de la communauté scientifique, affirme-t-il. Le libre accès aux publications scientifiques aide tout le monde. »

Il compare aussi la création des vaccins à ARN à la conquête de l’espace. Un accomplissement immense et effréné. « 30 ans de recherche ont abouti à ses vaccins », précise-t-il.

C’est pour des raisons, telle la COVID, qu’une vision à long terme est primordiale. « Financer le long terne et garder une vaste sélection de divers spécialistes, car nous ne savons pas ce qui s’en vient », déclare-t-il. D’ailleurs, il y a une étude en cours qui examine l’impact de la pandémie sur les enfants.

Une autre avenue intéressante que Rémi Quirion a mentionnée durant sa conférence est celle de la science citoyenne ou science participative. « L’importance est sur l’approche et non sur le résultat, observe-t-il. La communauté devient très engagée dans son apprentissage. »

L’UOF proposera une série de rencontres avec divers professionnels au cours des prochains mois. Pour plus d’information : uontario.ca.

PHOTO – Dr Rémi Quirion a parlé de son rôle et du Réseau francophone en conseil scientifique qu’il a créé à l’automne 2021.