La Fédération des gens d’affaires francophones de l’Ontario (FGA), comme les autres organismes, n’enjoindra pas les électeurs à voter pour un parti en particulier. Cependant, cela ne veut pas dire que la FGA se tiendra muette pour autant. À l’instar de ce qui se fait souvent dans le milieu communautaire, l’organisme a tenu à partager ses réflexions et recommandations alors que le scrutin approche à grands pas.

C’est évidemment en regard du commerce et de l’économie en général que cet organisme présidé par Dominic Mailloux, ancien président du Club canadien de Toronto, ajoute son grain de sel aux débats politiques. Dans un document intitulé Campagne électorale fédérale 2021 – Constats et opportunités et rendu public il y a quelques jours, la FGA met de l’avant ses observations concernant le milieu entrepreneurial francophone en espérant que les partis politiques prennent des engagements concrets à son endroit.

La FGA propose ainsi des « sources de financement accessibles et adaptées aux réalités des communautés francophones et acadiennes », et plus précisément un fonds d’investissement de 25 millions $ géré pour et par des francophones. Son mandat serait de soutenir les entreprises de la francophonie économique en phase de démarrage ou d’expansion.

Au chapitre des échanges internationaux, l’organisme recommande le « développement d’une stratégie à l’exportation destinée spécifiquement aux entreprises francophones afin de leur permettre de conquérir de nouveaux marchés ». Les entrepreneurs issus de l’immigration, rappelle la FGA, seraient d’ailleurs bien placés pour bâtir des ponts avec les pays étrangers.

La FGA revient aussi sur une nécessité dont il est question depuis un bon moment et qui demeure d’actualité : la numérisation du commerce. Les petites entreprises peuvent se retrouver perdues dans cet océan d’options qui s’offrent à elles. Quelles plateformes utiliser et quelle stratégie marketing adopter pour se tailler une place sur le web? Un des moyens de faciliter cette transition serait par la mise en place de portails spécialisés à l’exemple du Quartier d’Affaires.

La FGA rappelle également que le manque de relève au sein des entreprises francophones pose un problème. On ne parle pas ici du manque d’employés mais de la difficulté pour un propriétaire vieillissant de transférer son entreprise à quelqu’un d’autre sans que cela ne la dénature. La FGA « encourage donc le gouvernement du Canada à réfléchir à l’établissement d’une stratégie propre au transfert d’entreprises francophones ». Des ajustements d’ordre fiscaux devraient également être mis en oeuvre pour faciliter le traitement d’un transfert d’entreprise entre membres d’une même famille.

Du côté de l’entrepreneuriat féminin, l’organisme estime que les initiatives destinées à le promouvoir doivent être bonifiées par la création de programmes d’accompagnement spécifiques aux femmes entrepreneures francophones afin de les aider à surmonter les défis qui leurs sont propres.

En ce qui concerne les appels d’offre fédéraux, les manques de respect en regard de la Loi sur les langues officielles demeurent nombreux et il serait approprié, selon la FGA, que le processus d’évaluation des soumissionnaires inclut un critère relatif à la capacité d’offrir des services à la fois en français et en anglais.

Considérant la proportion de francophones dans la société canadienne et leur poids économique, l’organisme suggère, en conclusion, que soit exigée une présence minimale de francophones au sein des conseils d’administration des sociétés publiques et parapubliques du gouvernement fédéral.

Ce document de réflexions de la FGA s’appuie sur de nombreuses d’études qui en rehaussent la crédibilité. Reste à savoir, à présent, ce qu’en feront les politiciens fédéraux.