La 38e édition de la Franco-Fête a été présentée sur Facebook Live les 21, 22 et 23 août derniers ainsi que sur le site franco-fete.ca. Au programme, quatre artistes d’origine haïtienne qui ont offert leurs prestations vidéo sur le thème « Clin d’œil à Haïti »pour souligner le 10e anniversaire du tremblement de terre survenu dans leur pays d’origine en 2010. Les organisateurs souhaitaient également rendre hommage à la communauté haïtienne pour sa contribution à la francophonie torontoise.

Le tout a débuté le vendredi soir avec le mini-spectacle de Wesli, artiste de Port-au-Prince avec son Wesliband et sa choriste Sanya Michel Elie. Une prestation d’environ 23 minutes vue par 1900 personnes qui a commencé par une anecdote racontée par le chanteur haïtien d’une expérience de pêche vécue avec son père dans l’anxiété de l’arrivée d’un cyclone dans son pays. Il a voulu démontrer l’entraide et le communautarisme des Haïtiens.

Puis, il a interprété Doudou de son premier album Kouraj (2009), une chanson festive et entraînante. il a enchaîné avec un de ses succès populaires, Sous le soleil, de l’afro-soul à son meilleur à la sauce Wesli. Il a conclu sa vidéo avec 3 Féy et Latibonit.

Le samedi 22 août, la Franco-Fête virtuelle s’est poursuivie avec, en première partie, le spectacle de Ferline Regis. Finaliste à la septième édition de l’émission La Voix, la chanteuse a accueilli les auditeurs en disant « à chaque fois que je pense à Haïti chérie, je pense au soleil et à la chaleur des gens de mon pays ». Puis, elle a interprété Angelico chita kay manman en haïtien accompagnée par un guitariste et un percussionniste. Cette chanson démontre comment est perçu le rôle des femmes dans la société. Elle a poursuivi avec Panama m Tonbe, chanson créée à propos de la légende du chapeau d’Hippolyte. Le 24 mars 1896, Hyppolite allait partir à la ville de Jacmel à cheval avec l’intention de mater une insurrection. Il a eu une crise cardiaque avant d’y arriver.

Une légende s’est alors propagée à propos de l’évènement où le chapeau d’Hyppolite était tombé alors qu’il était à cheval. D’après la coutume locale de l’époque, il aurait dû tenir compte du mauvais présage de la chute de son chapeau et changer son intention d’aller à Jacmel. Au lieu de ça, il en a subi les malheureuses conséquences.

Mme Regis a enchaîné avec Tends la main, « le monde a en tant besoin, c’est un geste qui porte loin, c’est une source de bonheur », des mots qui ont toute leur importance en cette période de pandémie.

Cette performance a duré une vingtaine de minutes et après une pause de quelques minutes, ce fut au tour de Le FLO Franco, artiste hip-hop ottavien qui propose un son à hautes vibrations et des textes remplis d’émotions. Cherchant à pousser la scène hip-hop vers de nouveaux horizons, il décrit son style comme étant de la « pop urbaine multicolore ».

Accompagné de trois musiciens, il a expliqué d’entrée de jeu qu’Haïti représente la résilience pour plusieurs de ces artistes haïtiens. Le musicien, auteur et interprète a débuté avec la chanson Bal exotique et a enchaîné avec On en a assez, un rap qui traite du racisme, du sexisme, et de la corruption dans la police.

« Cette chanson, pour moi, jette un regard sur les injustices qui existe dans notre société », dit-il.

Il a complété son spectacle avec Vis ta meilleure vie, qui encourage les auditeurs à ne pas s’arrêter à ce qu’ils entendent de négatif autour d’eux et de vivre au meilleur d’eux-mêmes, et Hautes vibrations, un rythme endiablé qui force l’auditeur à bouger ou, du moins, taper du pied pour suivre le rythme.

Les deux vidéos du samedi soir ont été visionnées en direct par environ 1500 personnes.

Cette édition en ligne de la Franco-Fête s’est terminée le dimanche matin avec un conte traditionnel haïtien, Les deux ânes, une histoire de huit minutes racontée par la conteuse et comédienne Djennie Laguerre. Toutes les vidéos de ces prestations sont disponibles pour visionnement sur le site Facebook de la Franco-Fête.   

PHOTO – Wesli et ses musiciens