Abstraction faite du sensationnel, l’actualité « uni-sujet » du moment évolue sans cesse. Chaque jour apporte son lot d’informations faites de chiffres, de nouvelles mesures, de démentis, de révélations scientifiques et surtout de fake news.
Dans ce milk-shake d’informations quotidiennes, le consommateur de l’actualité risque fort de s’y noyer puis de croire en des idées reçues ou des contrevérités à propos du coronavirus et du comportement, ô combien salvateur, à observer durant cette crise.
Afin de pallier ce risque réel et prendre les devants, La Passerelle-I.D.É a organisé le 10 avril dernier un webinaire ouvert à tous sous le thème « Foire virtuelle aux questions : Covid-19, mythe et distanciation sociale dans un contexte culturel ».
Pour répondre aux questions et aux inquiétudes des participants, les organisateurs de l’événement ont invité deux poids lourds de la question sociale : Maryse Bermingham, sociologue et consultante en gestion de la diversité interculturelle, et Wesley Romulus, conférencier en compétences culturelles. Toutefois, avant de donner le top départ des questions qui allaient s’avérer fort intéressantes et nombreuses, les deux experts ont procédé à des présentations à tour de rôle.
Maryse Bermingham s’est attaquée à démonter une à une quelques fausses informations qui circulent dans le web notamment, comme celle qui consiste à dire que seules les personnes âgées peuvent être infectées par le coronavirus ou que les remèdes maison tels que le citron, le gingembre ou l’ail peuvent guérir les malades, ou encore que ce mal peut être combattu par la spiritualité, toute confession comprise… pour ne citer que celles-là!
Pour sa part, Wesley Romulus a mis l’accent sur l’utilité vitale de la distanciation sociale, et aux moyens de faire face aux défis culturels posés par cette même distanciation.
S’en est suivi une avalanche de questions d’ordre pratique, preuves de l’intérêt de pareille initiative. Quant à savoir, s’il y aura un avant et un après coronavirus du point de vue social et relations humaines, les avis des deux experts divergent légèrement.
Pour la sociologue, « c’est indéniable. Il faut s’attendre à des changements comportementaux après cette crise. Peut-être qu’on ne pourra plus jamais s’embrasser ou se serrer la main! Nous ne l’espérons pas, mais personne ne peut en être sûr à ce stade ».
Du côté du conférencier, « il y a certainement un grand changement dans le comportement sociétal en ce moment. Cependant, il faut s’attendre à un retour à une certaine normalité après la fin de cette crise, à condition que le virus ne refasse pas surface à l’avenir ».
C’est donc clair comme un globule blanc : pour revenir lentement à une vie en société semblable à celle d’avant ce fléau, seul un vaccin peut le permettre. Or les experts s’accordent à dire qu’un éventuel vaccin ne sera mis sur le marché mondial que d’ici un an et demi au meilleur des cas. D’ici là, une adaptation de nos habitudes et nos comportements est essentielle pour le bien de tous.
SOURCE: Soufiane Chakkouche