D’ici le 24 octobre prochain, l’exposition La Chapelle Sixtine devrait attirer 300 000 visiteurs au Palais des Congrès de Montréal avant de prendre la route pour Toronto dans le cadre d’une tournée mondiale de 10 ans. 

L’œuvre, probablement la plus connue de Michel-Ange, est reproduite « au pouce près » sur de grandes photos prises au cours des travaux de restauration menés à la chapelle du Vatican il y a quelques années. Il faut savoir qu’il aura fallu sept années à l’artiste de la Renaissance pour mener à bien cette commande de al’Église catholique. L’installation reprend donc exactement les mesures de la chapelle sauf en regard de la hauteur. Le plafond se trouve à une quinzaine de pieds du sol, ce qui permet de bien distinguer les détails de ces fresques impressionnantes.

On ne peint pas une fresque comme on peint un tableau. En effet, impossible de tracer des lignes que l’on complète ensuite avec de la couleur. La technique de la fresque implique de travailler la couleur sur du plâtre mouillé. C’est donc petit à petit que l’image apparaît. Un défi imposant, ne serait-ce qu’en ce qui concerne de recréer, jour après jour, les mêmes couleurs. 

De plus, au plafond, il y a la réalité de la courbe de la voûte. Celle-ci exige que, pour sembler naturels vu du sol, certains membres soient plus grands ou plus courts que nature. Les images du plafond, remises à plat sur les photos surprennent donc un peu à cet égard. 

Pour le reste, la description en français plonge le visiteur dans un état particulier, fasciné entre les explications techniques et celles sur la vie des personnages illustrés ou sur la vision de Michel-Ange. Par exemple, la plupart des gens connaissent bien l’image de Dieu donnant la vie à Adam en le touchant du doigt. Naturellement, on en vient à penser que c’est celle qui trône au milieu du plafond de la chapelle, à une vingtaine de mètres de hauteur. Ce n’est pas le cas. De fait, c’est la fresque intitulée « la création de la femme » qui fait le joint entre les deux parties du plafond, un choix de Michel-Ange que l’on ne s’explique pas vraiment. 

Le visiteur peut donc, pendant 90 minutes, s’offrir une visite impossible sur le site même de la Chapelle Sixtine où on ne peut passer qu’une vingtaine de minutes en moyenne en raison de l’affluence de visiteurs. 

Même si les photos sont montées sur des échafauds, les images et la musique créent rapidement une atmosphère de recueillement. Les dates et le lieu de présentation à Toronto devraient être connus cet automne.

Photo: L’installation reproduit au pouce près les dimensions de la chapelle, sauf en hauteur, un avantage pour distinguer les détails.