Pour célébrer les 30 ans du prix Trillium, la Société de développement de l’industrie des médias de l’Ontario (SODIMO) qui gère le Prix Trillium a organisé une lecture le lundi 27 mars à l’Alliance française de Toronto pour mettre en valeur les auteurs qui ont été récompensés ces dernières années. Huit écrivains francophones ont répondu présent à l’invitation, Marguerite Andersen (Le Figuier sur le toit; La Mauvaise Mère), Claude Forand (Un moine trop bavard), Andrée Lacelle (Tant de vie s’égare), Didier Leclair (Toronto, je t’aime), François Paré (La Distance habitée), Micheline Marchand (Mauvaise mine), Daniel Marchildon (La Première Guerre de Toronto) et Paul Savoie (Crac; Bleu bémol).

Créé en 1987 par le gouvernement de l’Ontario, The Trillium Book Award a tout d’abord eu pour mission de rendre hommage aux écrivains anglophones et à favoriser la commercialisation des livres. En 1994, SODIMO a décidé d’ajouter le volet francophone, le Prix Trillium.
Recevoir ce prix est un honneur pour chaque auteur. Paul Savoie le confirme : « Ça a été extraordinaire pour moi. Quand on travaille, on a souvent des doutes – est-ce que ça rejoint les gens? – le Prix littéraire Trillium, ça nous dit que oui, que les gens apprécient. Ça me rassure donc, je me sens bien. »
Cette récompense permet aussi aux jeunes auteurs de ce sentir plus en confiance face à leur écriture, ce qui est le cas de Didier Leclair, qui a reçu le Prix Trillium pour son premier roman en 2001. « Je crois que ça a été une façon de me sentir encore plus à l’aise avec l’idée d’écrire », confirme-t-il.
De plus, recevoir cette distinction donne un coup de fouet à la carrière d’un auteur et aux ventes de livres. Claude Forand, lauréat du Prix littéraire Trillium, livre pour enfants, en 2013, explique : « Généralement la maison d’édition joue le jeu, c’est-à-dire que lorsqu’on a le Prix Trillium, il y a plus de publicité qui est faite pour le livre. Cela donne une plus grande visibilité pour le livre et l’auteur ».
Une visibilité qui est ainsi accrue lors des soirées de lecture, au cours desquelles les écrivains peuvent découvrir la réaction du public. « Lire des extraits de livre devant un public, c’est une façon d’incarner les mots, de leur donner de la chair. Quand on les écrit, on ne sait pas si ça va être projetable, si ça aura une vie ailleurs que sur la page », confie Paul Savoie.
Il est également rare que les auteurs se retrouvent entre eux pour écouter le travail des autres et ce, Didier Leclair le sait : « Cela nous rappelle qu’il y a une chaleur qui se dégage même entre écrivains et parfois, quand on écrit, on oublie ça. On oublie qu’il y a ce lien-là ».
La littérature franco-ontarienne est abondante et riche et le Prix littéraire Trillium permet de reconnaître le travail et la passion de tous ces écrivains de langue française.
« Cette soirée est importante. Elle permet de célébrer. C’est vivant la littérature franco-ontarienne et puis on va continuer à produire des belles choses », conclut Paul Savoie.

Photo : les auteurs Didier Leclair (à gauche) et Claude Forand.